Et c’est aussi bien, car visiblement c’est un bouquin qui supporte très mal la lecture morcelée.
Euh ben je vais pas revenir sur l’intrigue et les personnages: pour une fois le résumé éditeur est vraiment parfait.
Dans les deux premiers tiers du bouquin, on suit donc quatre marginaux dans leur vie après la mort, dans un Enfer qui reflète tristement les pires aspects de notre monde, à peine exacerbés dans leurs extrêmes.
Grisaille urbaine, instituts aliénistes, mass médias de propagande, clochard Oubliés traqués pour être « souvenus »: ici les flammes sont celles d’incendies vandales et les démons sont humains…
A partir du moment où le premier de nos quatre personnages principaux décide que ça ne peut plus durer, quitte à se frayer un chemin vers la sortie à coups d’hécatombes (car oui, on voit des gens mourir même en enfer, et difficile de savoir ce qui leur arrive alors), ce n’est que de l’action, digne du blockbuster américain standard.
Ca pourrait finir par être gavant, mais je suis toujours restée tenue en haleine par le sort des quatre fugitifs, jusqu’à ce qu’un autre élément prenne le relais le narrateur qui s’adresse à un personnage invisible et inconnu en le tutoyant.
C’est dans le dernier tiers que ce personnage se joint à la troupe, et bon sang j’ai adoré
C’est pourtant relativement prévisible et même presque classique, mais j’adore l’aventure dans ce genre-là, un peu comme dans les livres de Simon Green: les aspects de super-héros sont assumés et décomplexés, on sort l’artillerie et c’est très gros, mais voilà c’est génial, jouissif. Et pourtant c’est vraiment pas mon truc, l’aventure-baston-superhéros. Mais quand on connaît en profondeur les héros en question et qu’ils sont très humains, ça rend le tout bien plus fun.
C’est donc un roman bien divertissant, à lire entre deux autres trucs plus sérieux, pour se reposer la tête dans un univers qui pourrait tenir du jeu vidéo
« L’enfer c’est la vie à laquelle vous pensez à l’instant de votre mort, celle que vous croyez mériter. Vous êtes tous persuadés de devoir atterrir ici et vous êtes tous persuadés qu’on ne peut pas quitter ce lieu, voilà comment ça marche. Réfléchissez-y, d’accord ? La Clé, c’est l’espoir. »