A l’occasion de sa venue initialement prévue aux Utos 2013, j’ai voulu en profiter pour m’intéresser à William Gibson, le père du cyberpunk.
Eh ben, j’ai envie de dire… non.
Jusqu’à aujourd’hui, Case était le meilleur hacker à croiser sur les autoroutes de l’information. Le cerveau directement relié à la matrice, il savait comme personne se frayer un chemin parmi les labyrinthes du cyberspace et pirater des données confidentielles pour le compte de ses clients richissimes. Mais il a commis l’erreur de vouloir doubler un de ses employeurs qui, en guise de représailles, l’a amputé de son système nerveux, le privant ainsi de son accès à la matrice. De retour dans la prison de chair de son corps, Case tente de s’échapper à nouveau par le biais des drogues, jusqu’à ce qu’une obscure conspiration lui offre une seconde chance… mais à quel prix?
Eh ben pfouh, je l’ai trouvé très indigeste. Le concept est central mais plutôt abstrait, l’intrigue traîne en longueur et les personnages n’ont rien d’attachant (malgré la maigre tentative d’ancre affective avec Linda Lee) ; c’est plat, confus, répétitif, et finalement assez creux…
Et je ne sais pas si la traduction y est pour grand chose, notamment pour le parler vulgaire et l’argot (mais elle a peut-être été révisée depuis, c’est la première édition française que j’ai emprunté), mais j’ai plutôt l’impression que c’est le style qui péche dès la base…
Je l’ai quand même fini, parce que je suis persévérante et que dans le dernier quart j’ai cru que ça démarrait enfin pour de bon, mais c’est vite retombé.
Alors j’ai peut-être raté quelque chose, et je crois que je peux concevoir la révolution science-fictionnelle que ça a été pour l’époque, mais je m’attendais à mieux et je suis un peu déçue.
Je retenterai peut-être avec un titre plus récent, et j’attend avec curiosité de lire sa nouvelle dans l’antho des utopiales, mais pour le classique j’en resterai là
* * *
« La Villa Lumierrante ne connaît aucun ciel, préenregistré ou autre. Au noyau de silicone de la Villa se trouve une pièce exigüe, unique salle rectiligne de tout le complexe. C’est ici, sur un banal piédestal de verr, que repose un buste décoré, en émail cloisonné de platine, incrusté de perles et de lapis-lazuli. Les billes éclatantes de ses yeux ont été taillées dans le rubis sythétique des hublots du vaisseau qui a fait monter le premier Tessier en haut du puits avant de redescendre chercher le premier Ashpool… La tête se tut. – Eh bien? demanda Case, s’attendant presque à voir l’objet lui répondre. – C’est tout ce qu’elle a écrit, dit le Finnois. Elle ne l’a jamais achevé. Ce n’était qu’une gosse, à l’époque. Cet objet est un terminal de cérémonie, en quelque sorte. Mais j’ai besoin que Molly se trouve ici, avec le mot juste, au bon moment. C’est la question-piège. Tu peux t’enfoncer tant que tu veux avec ton Trait-plat et ce virus chinois, cette chose n’en a rien à secouer tant qu’elle n’aura pas entendu le mot magique… (…) – Que se passe-t-il, alors? – Je n’existe plus, après ça. Je cesse. – Personnellement je n’y vois pas d’inconvénient, dit Case. – Bien sûr. Mais fais gaffe à tes miches, Case. Mon…, euh, mon autre lobe est sur nous, apparemment. Un buisson ardent peut en cacher un autre. Et Armitage s’est mis en branle.
– Ce qui veut dire? Mais la porte cloisonnée se repliait déjà selon une douzaine d’angles impossibles, culbutant dans le cyberspace comme une grue en origami. »
J’avais donc mis en jeu un exemplaire de L’antho Noire …pour Nuits Blanches, partiellement dédicacé, depuis le 31 octobre. Bon, je ne m’attendais certes pas à avoir beaucoup de participations, mais je dois dire que je pensais à un peu plus que 4, dont 1 trop incomplète pour passer Tant pis – après tout ça augmentait les chances des rares participantes…
Hier à minuit, le chapeau s’est refermé, et il en sort ce soir l’annonce de l’heureuse gagnante :
c’est Elise Patati Patata qui l’emporte !
Bravo, j’espère que ça te plaira ! (un mail suivra pour les détails)
Et merci à tous ceux qui ont participé ou simplement fait passer le mot
Le jeudi 31 octobre, j’ai fait étape à Paris, où je suis retournée voir le musée des Arts & Métiers. C’était aussi l’occasion de rencontrer enfin en vrai Véro, pratchettienne qui vient avec nous à la grande convention Disque-monde britannique l’été prochain, et autant dire qu’on a pas mal papoté
On a commencé par l’expo Mecanhumanimal de Enki Bilal, bien intéressante (même quand on ne connaît pas bien l’auteur – perso je n’ai que feuilleté Un siècle d’amour il y a fort longtemps) et qui présente de fort belles choses, entre le trait si caractéristique de cet artiste (crayonnés, taches de bleu, rouge qui ressort comme une flaque de sang dans la neige/grisaille…) et des inventions très steampunk…
On a ensuite enchaîné avec le musée lui-même (ce que je n’avais pas eu le temps de faire la dernière fois), et même si on a plutôt survolé tout en papotant, c’était passionnant et magnifique.
On a même pu grapiller des bouts d’une visite guidée fort sympathique où la guide était géniale, très impliquée, passionnée et passionnante, légèrement rétro et classe elle-même Pour ça, je pense notamment à la démonstration du phonographe et aux débuts de l’électricité comme divertissement mondain.
Après un grignotage au musée, Véro est repartie et j’ai traîné encore un peu pour revoir la chapelle.
En repartant, j’ai enfin découvert le fameux quai on ne peut plus steamé de la station de métro Arts & Métiers, que je n’avais encore jamais abordée par là.
J’ai continué en direction du Muséum d’Histoire Naturelle, où je pensais visiter une expo sur la galerie de l’évolution au temps de la Belle Epoque. Le hic, c’est que le Jardin des Plantes – et donc tout l’ensemble – fermait plus tôt que ce que j’avais noté, je m’y suis donc cassé le nez. Pas trop de regrets, je n’aurais pas eu beaucoup de temps pour en profiter, de toute façon.
Je me suis donc contenté de la fontaine Cuvier, et je me suis calée avec Nepo pour qu’on se retrouve gare de l’Est (rien à voir avec la choucroute, juste que c’était le plus pratique pour nous deux).
J’y ai fait mon baptême de Starbucks, on a papoté, c’était bien cool de se revoir, et elle m’a passé les cartes postales qu’on a initiées pour la pub du Vade-mecum.
Comme elle partait dans la même direction que moi, on a encore papoté un bon moment dans le RER. Puis j’ai retrouvé TigerLilly chez qui je passais la nuit avant le vrai départ pour les Utos, avec Vert aussi, le lendemain matin.
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Le vendredi, donc, nous sommes parties et arrivées sous la pluie, mais c’est pas grave, Nantes est toujours aussi belle !
(erf, c’était mieux en bleu et or) – (oh, un champi de mario !)
Dès le pass « presse » récupéré (en tant que blogueuse), j’ai fait mon premier tour traditionnel au coin librairie, où j’ai tout de suite retrouvé ma coupine Tep’ J’ai aussi fait mes premiers achats, et salué quelques blogueurs (dont Lhisbei et Mr du RSF blog). Un petit tour au bar pour repérer la nouvelle disposition des lieux, et je ne sais plus trop ce que j’ai glandé ensuite avant d’aller à la conférence sur le merveilleux livre Un an dans les airs.
Je m’étais dit que j’en partirais une demie-heure en avance, pour être dans les premiers de la file d’attente pour la dédicace de Nicolas Fructus qui suivrait (et poursuivre avec tous les autres prévus à ce créneau-là à la librairie), mais bien sûr, c’était tellement intéressant et cool que je n’ai filé qu’aux dix dernières minutes.
J’ai bien fait quand même, la file était conséquente… Et en fait, à partir de ce moment-là, j’ai enchaîné les papotis de files d’attente aux quatre coins de l’espace librairie (à l’atmosphère de plus en plus surchauffée), avec les potes et les quelques échanges au hasard des files.
Pendant que le Grand Nicolas Fructus faisait des merveilles, ses voisins aux files vides tentaient d’attirer les lecteurs, et avec Raphaël Albert d’un côté et Laurent Whale de l’autre, il y avait de quoi se marrer
Raphaël Albert parviendra-t-il à s’éclipser à temps pour aller manger? Suspense…
Seule Jeanne-A Debats manquait à l’appel, mais je ne doutais pas de pouvoir l’alpaguer plus tard. En attendant, je fus fort fière de mes premières dédicaces sur Un an dans les airs
J’ai aussi été acheter le premier roman de Laurent Whale, parce que même en ayant fait un peu de retape pour Les pilleurs d’âme dans la file, je ne pouvais humainement pas le laisser comme ça (bon, aussi parce que j’ai pas encore eu le temps de lire Les étoiles s’en balancent et donc que c’est un peu tôt pour que je m’achète Les damnés de l’asphalte bien que j’en crève déjà d’envie, alors que rien ne me retenait pour Le chant des psychomorphes)
Après autant de gniii intérieurs, j’ai suivi la duchesse Ayako pour faire signer l’antho des Utos 2013 par Ian McDonald et Peter Watts, et on a rejoint d’autres amis dans la file pour Orson Scott Card. Un peu prise au dépourvu, j’ai légèrement foiré mon choix de livres à faire dédicacer, mais c’est pas grave. Il a un chouette paraphe, et il était plutôt sympa – il a blaguouné sur mon bibi – même si je n’ai pas encore écouté les retransmissions de ActuSF pour voir ce que sa vision de mormon pouvait donner aux conférences.
En passant, j’ai ensuite salué Lionel Davoust, toujours aussi sympa et adorable.
Et on a filé direct attendre pour Max Brooks, stratégiquement installé dans un autre coin. Bon, c’était des signatures en mode gribouillis à la chaîne, mais le sourire et les petits mots font toujours plaisir, et il a accepté avec plaisir les photos que les copains lui demandaient. (et puis, *Max Brooks*, quoi !)
On se liquéfiait de plus en plus, mais Ayako est allée retrouver Nicolas Fructus dans un coin très encombré et étouffant de l’espace illustrateurs, pour utiliser le ticket d’attente qu’elle avait obtenu le matin quand il s’était rendu compte que tout le monde ne passerait pas cette fois-là.
A ce moment-là, Mélusine arrivait, on a donc été prendre l’air pour récupérer les clés de notre studio de 4 à l’hôtel (qui fut vraiment un très bon plan).
De retour aux Utos un peu plus tard, j’ai surtout traîné au bar avec Mélusine et Andoryss qu’elle bêta-lit, et Daelf et Fifo, Angua et Chpokator, etc etc…
Pour finir, j’ai pas vu passer l’heure et j’ai dû foncer retrouver les autres pour la projection de Shaun of the dead, présenté par Max Brooks. C’est tout bête, mais j’ai beaucoup apprécié sa façon de se recaler pour permettre au traducteur de faire de l’instantané plutôt que des gros pavés de notes à restituer. Et dans le discours, la façon dont il a resitué le film dans un contexte générationnel et d’évolution sociale, par rapport à l’histoire du film de zombies, aussi.
Je faisais partie du petit pourcentage de personnes qui ne l’avaient encore jamais vu dans la salle. J’ai bien aimé, je m’attendais à bien pire dans le gore, et je comprend que ça soit effectivement une certaine référence – que je suis ravie d’ajouter à mes connaissances
Et hop, retour au Falstaff où j’organisais à nouveau le restau « vaguement Vade-mecum », avec tous les amis plus ou moins proches qui avaient bien voulu/pu venir (Lionel Davoust, Zoé, +sort+, Ayako, Allaupi, Alzion, Mélu, Pascale, Daelf et Fifo). Et ce fut bien sympa, comme toujours ^^
Le plus gros de la troupe s’est plus ou moins mis d’accord et organisé pour faire un peu de tourisme le lendemain, et on s’est rentrés.
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Le samedi matin, donc, on a commencé par un petit tour aux Utos entre 10h et 11h, puis on s’est éclipés pour une petite visite un peu guidée par Mélu, et un multi-pélerinage à la librairie L’Atalante, et aux Machines de l’Île(de mon coeur).
Le rat goutteux
La librairie est très chouette, on s’est un peu agités à se recommander des livres, faire des tentatives de conversions, etc… J’ai aussi eu droit à mon petit pincement au coeur devant les Roland Wagner… Et la libraire était fort sympathique aussi !
Aux Machines, on est un peu tous redevenus des gamins de 4 ans, la mâchoire lâche et les noeils grand ouverts, à en oublier de ciller L’éléphant, le vol du héron, le projet de l’arbre, la chenille arpenteuse, la nouvelle fourmi mécanique, le vieux prototype d’engin volant, etc etc… C’est toujours aussi génial et magnifique, présenté par des machinistes absolument passionnés et passionnants (et drôles et beaux et grands), au milieu des claquements, grincements et ronronnements des moteurs et des mécaniques… En un mot c’est magique, et c’est du rêve en barres.
Par manque de temps, on s’est dit qu’on reviendrait le lendemain pour aller au Carrousel des mondes marins, et on est retournés aux Utos – perso, pour voir la conférence « Rencontre avec Max Brooks », qui a un peu répété ce qu’il avait dit en présentant les films de zombie, mais qui n’en restait pas moins intéressant. Et avec une certaine dose d’humour. Le petit plus, c’est qu’il parle d’une façon très intelligible, en articulant bien et quasi sans accent
J’ai ensuite traîné un peu au coin librairie pendant que Ayako et Allaupi couraient après les dédicaces.
Puis j’ai traîné un peu au bar, en recroisant Daelf, Mélu et Andoryss.
Après quelques alertes de koko, je me suis rendue (enfin) au stand de ActuSF où j’ai pu retrouver Jeanne-A Debats qui m’a apporté la dernière dédicace sur Un an dans les airs, et Arthur Morgan pour Le guide steampunk, et qui m’a même amenée au Pr Etienne pour que la dédicace soit complète.
Ensuite j’ai rejoint Ayako pour écouter la conférence « Le jeu de rôle sauvera-t-il le monde ? », entassée dans un coin du bar de Mme Spock… Et je m’attendais plus à un débat sur le jeu en général qu’à de la promo pour 3 ou 4 jeux de rôles spécifiques, en fait. Même si l’angle de vue post-apo était intéressant et que ça a amené quelques réflexions sympas.
Après ça j’ai aussi suivi pour la conférence « Terres creuses, mondes souterrains » – en apercevant au passage Patrick Couton (en pleine conversation, je ne l’ai même pas salué ), mais en fait ça m’a vite barbé, et je me suis décidée à aller retrouver Angua que j’avais aperçue au bar.
Je m’y suis donc posée sans façon, entre elle et Laurent Whale qui sirotait une vodka, avec Chpokator, des gens, et Mélu/Daelf/Ando en face. Je dois dire que la fatigue commençait à se faire bien ressentir, mais j’étais bien contente de ce bout de conversation quand même.
Et puis ça a été l’heure de la remise du Prix des Utopiales, et Daelf a proposé que de notre côté on initie le mouvement de la chasse au restau, donc zou. A noter que pendant le moment de flottement du départ, j’ai eu l’insigne honneur de garder la veste de Laurent Whale et de la lui remettre, ce qui m’a valu des bises – ou alors c’était l’alcool, mais je n’oserais médire là-dessus, car comme il le dit lui-même, il « est un professionnel » – et j’ajouterais même un anglais: cqfd. Dans tous les cas ça mange pas de pain et ça fait plaisir
En suivant Mélu et Fifo, on a fini par atterrir dans une pizzeria où on a pu se caser à 7 à l’arrache, et ce fut sympa (bien qu’un peu bruyant).
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Le dimanche matin, Mélu etc retournaient au Carrousel, mais de mon côté je prévoyais plutôt d’y retourner avec TigerLilly et Vert (à qui la première voulait faire une surprise d’anniversaire) alors j’ai commencé ma journée aux Utos.
Bien m’en a pris, puisque j’y ai intercepté in extremis Antoine Mottier dont j’adore les photos et qui se trouve avoir dirigé une anthologie dernièrement.
Et puis j’avais déjà aperçus quelques vaporistes, mais le dimanche est le jour du cosplay et ça se voit : on croise des tas de gens costumés, dont quelques perles avec talent et génie
Et j’ai enfin trouvé un petit moment pour papoter avec Tep’.
(D’ailleurs je suis toujours un poil chiffonnée par les attitudes plus ou moins moches envers les bénévoles de l’espace librairie: si vous avez des livres sur vous, il faut les faire pastiller, c’est comme ça. Sortez-les de vous-même, ce n’est qu’une fois par jour, on prend vite le pli et c’est plus sympa pour tout le monde. Et au moins, dites-leur bonjour , et ça vaut aussi pour certains auteurs – à mon grand regret: je sais qu’ils valent bien mieux que ça!)
Ensuite un tour de bar m’a permis de retrouver Pascale et Fifo qui attaquait déjà l’antho des Utos, et on a parlé de Gibson.
En attendant le kidnapping de Vert, je suis retournée sur le stand d’ActuSF pour papoter un peu avec Jérôme Vincent, et saluer Arthur Morgan et Pr Etienne. Un jour, je prendrai le temps d’essayer un peu plus d’engager la conversation avec tous les vaporistes
Là je me suis retrouvée avec un trou béant à la place du cerveau, alors j’ai pris congé et suis repartie comme j’étais venue
La deuxième arrivée de l’Elephant et visite de la galerie des Machines m’ont ravi autant que la veille, et j’ai ensuite fait le Carrousel avec juste Pascale. On a passé un bon moment à s’extasier aux trois niveaux, avant de jeter notre dévolu sur les chevaux marins tout en haut.
Quand on est revenues aux Utos, j’ai juste eu le temps de récupérer mon sac à dos avant que la librairie ne ferme entièrement. Tout était fini, le cosplay avait commencé et c’était blindé de partout… Mais après un petit posage malaisé au fond du bar, j’ai eu l’idée de demander à TigerLilly et Vert où elles en étaient, et on a fini à la salle presse.
Mon butin final (dont cadals par ma koko aux Machines)
Un partage du kouign ammann de la boulangerie d’à côté (j’ai enfin retrouvé exactement le même délice que celui de mon souvenir ébloui de St Malo), quelques petites discussions au vol avec les rares qui squattaient aussi la salle, et on est parties rejoindre la gare, le train, et le comatage du retour. Le blues de post-festi m’y attendait déjà un peu…
Mais il me restait à m’écrouler chez +sort+ et me traîner jusqu’à Austerlitz le lendemain matin, avec mon nouvel ordi principal que j’ai hâte d’installer (dès que je trouve un moment entre les cartons de bouquins, rangements, etc…), et la rude reprise dans la foulée.
Voilà, j’ai encore adoré ces Utos, où j’ai beaucoup mis l’accent sur le tourisme en-dehors du festi, et privilégié surtout le temps passé avec des gens biens.
Du côté chiffoné, j’ai raté tout plein de gens, juste aperçus ou croisés ou même rien du tout, et loupé plein de trucs et de bons moments potentiels, et ma confiance en moi reperdue est revenue un chouïa mais m’a encore fait défaut en bien des occasions, comme toutes ces fois où je n’ai rien trouvé à dire sur le coup, ou n’ai carrément pas osé essayer d’aborder les gens à cause de ça.
Mais du côté banane-jusqu’aux-oreilles, j’ai été en très bonne compagnie tout du long, j’ai adoré passer du temps avec mes amis plus ou moins proches, et j’ai quand même réussi quelques rapprochements.
Les Utopiales est toujours un de mes rendez-vous préférés et j’ai plus que jamais l’envie de continuer mes voyages en festis quoi qu’il arrive et quoi qu’il m’en coûte…
Subitement je me remet à lorgner sacrément sur Sèvres, et les prochaines Imaginales, et déjà sur les Utos de l’an prochain… Pourvu que je puisse les faire !
J’ai envie de finir en plein cliché avec une énaauurmme MERCI aux orgas (je suis toujours très reconnaissante et limite incrédule d’obtenir l’accréditation presse pour mon tout pitit blog sans prétentions), aux bénévoles, aux potes qui m’ont accompagnée, et à tous ceux que j’ai eu le plaisir de croiser et saluer
Cet exemplaire est dédicacé (non nominatif) par l’équipe de La Cabane à Mots et les auteurs suivants: Corinne Gatel-Chol, Menerahn, et Solenne Pourbaix.
Mais voyez-vous, je ne le laisserai pas partir au premier serial-killer venu !
Pour tenter votre chance (ou conjurer votre malchance, au choix), envoyez-moi un mail par le formulaire de contact en répondant aux questions suivantes :
1) Si on prend le nombre d’auteurs présents au sommaire de cette antho, et qu’on en… supprime un, quel chiffre reste-t-il ?
2) Quelle particularité …chimérique présente le texte bonus ?
4) Mais au fait… on se connaît ? Dites-moi comment vous en êtes venu à ce concours.
5) Mais pourquoi, mon préciieeuux, pourquoi ça nous veut ? Dites-moi simplement pourquoi vous avez envie de gagner ce livre.
6) Je saurai vous retrouver… Indiquez vos coordonnées. – Votre pseudo : – Votre adresse e-mail : – Votre blog ou site (facultatif) :
Votre adresse e-mail doit être valide et consultée régulièrement. Seuls les participants résidant en France métropolitaine, Belgique, Suisse, et Canada, seront acceptés (afin de me permettre un envoi en suivi). Le concours se déroule du mercredi 30 octobre au mercredi 6 novembre à minuit. Le gagnant sera tiré au sort, annoncé ici et contacté par e-mail le lendemain.
EDIT 07/11/09 : Eh ben, on dirait que je ne suis pas la seule à être trop occupée en ce moment ! Je prolonge jusqu’au mercredi 13 novembre à minuit.
Si vous voulez attirer vos amis, votre esprit peut aussi frapper sur Facebook (où mon blog a aussi sa page) !
Voilà une nouvelle qui m’est revenue en tête pendant que je chroniquais L’antho noire pour nuits blanches, sûrement parce que je l’avais lue à peu près au même moment (sur le blog de Romain Billot) et que cette lecture en était une bonne continuité dans le thème..
Et elle m’a marquée.
C’est l’histoire d’un « drame passionnel » comme dans les faits divers… avec une part de surnaturel en plus.
« La neige tombait si abondamment qu’Alice ne distinguait presque plus la route. Les essuie-glaces balayaient en grinçant les flocons qui s’abattaient sur le pare-brise. Il faisait nuit. La lande disparaissait sous l’épais manteau blanc. »
C’est la fuite d’une femme battue, revenue de ses illusions, jusqu’à enfin se rendre à l’évidence et tenter de réagir – jusqu’au point de non-retour, et la dernière décision possible: se sauver tant qu’elle le peut encore.
Mais les petites routes de montagne en hiver ne sont pas sûres, surtout quand on a les nerfs en pelote… Et le maigre plan de rejoindre un semblant de civilisation et le début d’une nouvelle vie, déjà incertain en songeant à l’opiniâtreté de son tortionnaire, se retrouve réduit à la simple survie, livrée à elle-même au beau milieu de la campagne désertique et enneigée, hantée par ses traumatismes enfouis et ses peurs ancestrales (sans parler de l’état de choc).
L’égarement est physique et mental, oscillant entre terreur incontrôlée et les tentatives de se reprendre, de s’accrocher aux minuscules lueurs d’espoir de salut…
« La fugitive sentit la peur se frayer un passage à grands coups de griffes dans son esprit. Elle était victime d’une hallucination. Il n’y avait rien. « Je déraille à cause du froid, de l’épuisement… » se rassura-t-elle. Tout cela faisait resurgir de vieilles terreurs enfouies en elle. Il fallait se ressaisir si elle voulait s’en sortir. »
Elle affronte ses démons, dont le pire est la dure réalité de sa Némésis déjà lancé sur ses traces, la traquant comme un prédateur en chasse.
Au royaume de la sauvagerie, c’est toujours l’instinct qui finit par parler, quitte à basculer dans la folie la plus dérangeante.
« A l’instant où il fut suffisamment près, il sursauta en découvrant la figure sanglante et blafarde de sa femme, ses lèvres presque bleues, ses grands yeux noirs brûlants d’un feu qu’il ne lui connaissait pas. »
*
C’est vraiment bien ficelé, et ça se relit volontiers pour mieux comprendre les implications de la chute. Et c’est très bien écrit, malgré une petite poignée de coquilles qu’on oublie vite.
Ce texte mérite bel et bien le Prix Merlin 2012 (quoi qu’on puisse penser de ce prix, moi la première), et sa publication dans deux fanzines et anthologies.
Et hop, encore un petit challenge auquel j’ai le plaisir de pouvoir participer !
Le Challenge Halloween de Lou & Hilde est une vraie institution très sympa, à laquelle je n’avais participé que très brièvement lors de l’édition 2011… Et ce sera encore le cas cette année: je ne passerai la porte de la maison hantée « louée » pour l’occasion que le jour d’Halloween, en formule « poltergeist » (juste une chronique publiée le 31 octobre).
Dans le beau calendrier de possibles billets communs qu’on peut retrouver sur le groupe Facebook du Challenge Halloween, j’ai aussi repéré la lecture de « Drood » de Dan Simmons, prévue pour le lundi 4 novembre.
J’avais commencé ce livre en anglais lors de mon voyage gallois… en 2011 Il ne m’en fallait pas plus pour le ressortir, alors depuis quelques jours je l’ai collé en édition française sur ma liseuse et je suis en train de le gloutonner Par contre, je ne suis pas sûre de le finir avant mon départ aux Utopiales, et encore moins d’arriver à le chroniquer le soir de mon retour, donc je ne m’engage pas là-dessus
Ca a longtemps été incertain et j’ai encore quelques trucs à tenter d’organiser, mais en tous cas c’est sûr, cette année je retourne encore aux Utos (Oui, non, je n’ai toujours pas chroniqué l’édition de l’an dernier… C’est tombé au mauvais moment. Je ne désespère pas, mais c’est pas non plus la priorité première. M’enfin un jour, ça devrait bien finir par venir ^^)
J’ai hâte de revoir Nantes, l’ambiance de festi si particulière, les potes… et en rencontrer d’autres, et passer des heures à rôder dans le coin librairie et dans les files pour les dédicaces, et les conférences, etc etc !
Je me réjouis de voir Max Brooks (l’auteur de World War Z), et je pense que voir Orson Scott Card (dont j’avais beaucoup aimé la série d’Alvin le Faiseur, dans ma naïve jeunesse, tout en en discernant peu à peu le côté puritaniste – et plus tard, le début de la série Ender)sera intéressant. On m’a glissé dans l’oreillette que William Gibson annulait sa venue, mais ça ne me manquera pas trop, vu le mal fou que j’ai avec ma lecture de Neuromancien (que je pensais d’ailleurs abandonner au moins provisoirement, pour retenter plus tard et m’intéresser à ses oeuvres plus récentes, quoiqu’un peu à reculons – du coup, ça attendra !).
La configuration des lieux est un peu différente cette année, avec le bar en haut…
Et toujours autant de tentations aux mêmes moments, entre les conférences alléchantes, les projections ciné, les dédicaces à traquer.
Côté achats et dédicaces, il va falloir que je fasse très gaffe au volume de ce que je ramène, parce que sur le chemin du retour je récupère et trimballe mon nouveau « vrai » ordi dans deux grosses valises bien lourdes, donc le sac à dos des Utos et le sac-à-main-glissant ont intérêt à ne pas trop en rajouter. Du coup j’ai noté quelques musts pour essayer de m’y tenir autant que possible :
L’anthologie Utopiales 2013 (William Gibson, Jean-Louis Trudel, Andreas Eschbach, Norman Spinrad, Sylvie Lainé, Stéphane Beauverger, Lucas Moreno, Jean-Pierre Andrevon, Thierry Di Rollo, Ian McDonald, Thomas Day, Peter Watts, Jeanne-A Debats)
Un an dans les airs (Raphaël Albert, Jeanne A-Debats, Raphaël Granier de Cassagnac, Johan Heliot, Nicolas Fructus) (juste du gniii en barre, quoi! et je bave dessus depuis des mois)
Le guide de survie en territoire zombie (Max Brooks)
Le guide steampunk (Etienne Barillier et Arthur Morgan)
un Alvin qui me manque (Orson Scott Card) (et j’amènerai probablement Ender 1)
Alice au Pays des Merveilles (David Chauvel)(peut-être, peut-être…)
Thorinth, tome 1 (Nicolas Fructus) (mais bon, connaissant la durée de ses dédicaces, je vais peut-être pas le monopoliser trop, déjà Un an dans les airs ça sera bien…)
Voilà. Pour le reste du programme, c’est plus compliqué de démarquer vraiment des musts, mais j’ai quand même tenté de vaguement jalonner :
– Vendredi 1er Novembre –
– à 12h, présentation de « Un an dans les airs » 13h: probable ruée aux dédicaces dans la foulée.
– à 15h, « Donner à voir, donner à penser, l’image au service du jeu vidéo et du jeu de rôles »
– à 17h, Rencontre avec Orson Scott Card ou « Andreas Echbach: le dernier de son espèce ». Plouf plouf.
– à 18h, « Les zombies sont-ils nos meilleurs amis? »
– à 19h, projection de Shaun of the dead en présence de Max Brooks
– à 20h30/21h, petit restau « vaguement Vade-mecum »
–
– Samedi 2 Novembre –
– à 10h, Le totalitarisme écologique
– à 12h, Lois juridiques vs lois physiques
– à 14h, « Virus, bactéries, des mutants insaisissables? »
– à 15h, éventuellement, « Réfugiés climatiques ! »
– à 16h, Rencontre avec Max Brooks
– à 17h, éventuellement, « L’homme : une arme de destruction massive »
– à 19h, éventuellement, « Terres creuses et mondes souterrains »
– à 21h15 (mais à mon avis ça sera plutôt impro restau), le film « Zombie » en présence de Max Brooks
–
– Dimanche 3 Novembre –
– à 11h30, « Effets spéciaux et jeux d’échelle dans le cinéma de science-fiction »
– à 13h30, « Aventures lointaines »
– à 14h30, « Les enfants de Jules Verne » ou « Les mondes de l’esprit » ou Rediffusion du grand prix de court métrage, plouf plouf. et plouf.
– ensuite: éventuellement un bout du cosplay, traînage avec les derniers amis encore présents.
Et zou. (et bouh)
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Voilou voilou. Je vais rater des trucs sympas le jeudi (et le mercredi soir) mais ça a été duraille de se loger, donc je vais plutôt flâner à Paris. Le truc, c’est que tous les potes bossent ou seront loin, c’est ballot Et avec ça, la plupart de mes idées de visite sont tombées à l’eau les unes après les autres:
– l’expo Mécanhumanimal de Enki Bilal au Musée des Arts et Métiers, ça c’est ok. L’exploration plus approfondie du musée aussi, mais je me vois mal y passer l’après-midi entière. – les passages couverts: si je pense à m’imprimer un plan ça devrait être ok, mais sans le spectacle alléchant. – le musée de la préfecture de police: fermé pour réaménagement. – l’expo des 100 ans de la police judiciaire: pas encore commencée. – le musée du Moyen-Âge: la Dame à la Licorne est en goguette au Japon pour réaménagement de sa salle, donc je préfère attendre une fois où elle sera là. – le musée des Arts Forains: musée privé, réservation pour groupe, Steampunk-fr.com y fera une soirée de Noël mais moi c’est maintenant, que j’ai l’occasion d’y aller. – Pinacothèque, Grand et Petit Palais: les expos m’inspirent pas. – Muséum d’Histoire Naturelle: moui, éventuellement… (en fait ça me motive pas des masses, pour une fois) – Manoir de Paris: n’ouvre que le soir. – le musée de l’air et de l’aviation: c’est loin, le Bourget… – soirée du Salon Fantastique: annulée. (et de toute façon, soirée, c’est plus trop possible, et trop tard pour changer de plan)
Bref, je devrais trouver à m’occuper avec les Arts & Métiers, les passages couverts et le Muséum, mais autant dire que j’imaginais un peu mieux… (bon, surtout au niveau de la compagnie, soyons honnête, et c’était assez prévisible vu la date ).
Enfin dans tous les cas, si vous voulez me biper pour qu’on se voie, ou que vous me croisez tout simplement, n’hésitez pas à me taper la causette ! (normalement j’aurai plutôt un badge du Vade-mecum, et un sac the big bag theory )
J’avais commencé à m’intéresser à cette anthologie juste parce que ma coupine Sol² avait tenté l’Appel à Textes. Et puis, j’ai aimé le concept du titre, et l’illustration de couverture… Au final j’étais vraiment très curieuse de voir ça de plus près
…du fantastique au polar …du steampunk à l’humour noir Quinze nouvelles qui vous laisseront toutes un étrange goût de sang dans la bouche ! Pour cela retrouvez tous les quatorze auteurs de ces histoires et venez frissonner avec eux jusqu’au bout de la nuit !
Le jeu de mot sur l’entonnoir est bien sûr le fil conducteur, servi à toutes les sauces, jusqu’aux photos retouchées des auteurs dans leur présentation avant leur texte J’ai par contre plus de mal avec le smiley imprimé dans chacune ces présentations, mais ce n’est qu’un détail.
Dans l’ensemble, c’est surtout une anthologie amateur partie d’une idée un peu folle, et en tant que telle c’est vraiment pas mal !
Comme d’habitude, je reprend chaque texte en quelques mots…
* * * * * * ** Le gant noir (Sylvie Arnoux) J’aime bien celle-là, la chute est bonne, bien amenée, et ça ajoute un autre vision sur le texte ^^
« Un râle lui parvient à travers la porte. Elle reconnaît son prénom: ‘Juuuuuuuuuuuuuuuulieeee !’ Mon Dieu ! Ce pervers la traque donc depuis des jours ; il l’a repérée comme on repère une proie. Il sait tout d’elle puisqu’il connaît son prénom, son adresse, et même son lieu de travail. Car elle en est sûre maintenant, il l’a suivie depuis qu’elle a quitté le bureau. »
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**Histoire de l’entonnoir (Elodie Baillot aka Péléane)
Celle-ci tient en deux pages, et elle est toute mignonne ! C’est inattendu et une bonne idée.
« Je suis un entonnoir et je viens juste de sortir de l’usine pour être vendu en magasin. Dans les rayons, nous sommes plusieurs et nous nous demandons à quoi on peut bien servir. »
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**Ordinem Niger Caprarum (Rémy Catalan) Ouch, celle-là, elle est dure. Très sombre, extrêmement cynique et désabusée… Et c’est assez percutant de réalisme.
« Chaque cellule de l’Ordre est une entité unique, close, égocentrée sur elle seule et versée dans un occultisme provincial dévoué à la fin des temps. Et si toutes ces cellules embrassent la même cause, chacune dévoie à sa manière l’idéologie originelle ; c’est ainsi que dans la consanguinité métaphysique sont nées les névroses mortifères les plus démoniaques, grandes consommatrices de vierges dont il est le pourvoyeur. »
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**Les vieilles (Sophie Dabat) Ah! Une auteure que j’ai déjà vue (brièvement) en festis/salons ^^ Cette nouvelle est originale aussi, ambiance polar franchouillard en plein Marseille, saupoudrée d’humour… Petit bémol: j’ai trouvé le ton parfois un peu forcé, et la chute un peu faiblarde. Mais ça reste un texte bien sympa!
« Chaque fois qu’une sortait de la salle, elle prévenait la suivante, ‘pour vous éviter d’avoir à monter les escaliers, par cette chaleur’ et les deux inspecteurs n’avaient eu que le temps d’aller boire un verre d’eau en catastrophe entre chaque déposition. Ils en seraient presque venus à admirer les vieillardes pour leur endurance, s’ils ne les avaient pas déjà haïes de leur imposer ça. »
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**Le maître du temps (Delphine Dumouchel aka Kinder Phinette)
Londres victorienne, montre magique et rêves déments de coeur mécanique… Les ingrédients sont très bons. Hélàs, là aussi j’ai trouvé le ton un peu forcé, le style parfois trop didactique… Dommage, ça freine un bon potentiel.
« L’air est froid dans les rues de Londres, mais pas aussi glacial que le regard de Tempus. Le maître du temps, comme il aime se nommer, est debout dans l’obscurité d’une ruelle crasseuse. Il contemple sa nouvelle oeuvre, sa jeune victime semble désarticulée telle une poupée de chiffon. »
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**L’héritier de Lucifer (Anne Feugnet) J’aime beaucoup celle-ci, du fantastique bien écrit, avec la bonne dose de réalisme et d’ambiance bien réussis.
« A le côtoyer quotidiennement, il m’arrive parfois de me demander si le mutisme de Maxence n’est pas volontaire. J’en ai parlé au docteur Calfan, c’est son psychiatre référant, un médecin d’une rare compétence, très à l’écoute de ses patients et des observations de l’équipe médicale. Je ne suis qu’une modeste infirmière, mais je n’étais pas peu fière quand il m’a dit penser la même chose, tout comme les médecins qui l’ont soumis à toute une batterie d’examens après le drame. »
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**Massacre au nylon (Barbara Fouquin) Très bien aussi, celle-là! Comme dans « Histoire d’un entonnoir », on donne la parole et le point de vue d’un objet, ici c’est juste un peu plus long et donc ça va un peu plus loin ^^ Dans un bon style, aussi.
« Et moi, je me glissai telle une anguille sous la table rouge sang du bar. L’atmosphère enfumée de l’endroit me comblait, j’avais les fibres qui s’éveillaient, l’extase n’était pas loin. »
* **Le noir en ent’onnoir (petit entracte offert par Delphine Dumouchel)
Un joli calligramme pour marquer une pause dans le recueil ^^
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**Les confitures d’Angeline (Corinne Gatel-Chol) Là aussi, un très bon texte, avec une atmosphère très présente.
« Soudain, quelqu’un sonna. Elle sursauta, prête à ronchonner, car, comme tous les artistes, elle n’aimait guère être dérangée en pleine création. Toutefois, étant foncièrement de nature délicieuse, aimable et plaisante, à tous petits pas feutrés tous petits pas calculés, elle se dirigea doucettement pressée, vers la porte qu’elle ouvrit. »
* **De l’intérieur (Kyoko) Très sombre, un suspense et une atmosphère bien plantés ici aussi…
« La boîte contenait une splendide poupée. Son teint pâle, ses joues roses, ses boucles blondes, ses yeux bleus, sa tenue de dentelle rouge et blanche assortie au chapeau… Elle était la poupée que Célia avait toujours rêvé d’avoir. »
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**Le sang noir (Lanael Logan) Un texte plutôt fantasy, très bien ficelé et tourné. Et ça fait plaisir de voir aussi ce genre parmi la grande diversité de cette antho ^^
« Ses yeux masqués par un étrange dispositif fait de métal et de verres bleutés intriguaient les clients, mais aucun n’était assez courageux pour lui en demander l’utilité. Ses longs cheveux blonds, nattés, retombaient sur son épaule gauche. Sa puissance le mettait à l’abri de beaucoup de problèmes, mais pouvait aussi en être la cause. Il ne bougeait donc pas. Il attendait. »
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**La trame du temps (Menerahn) J’ai particulièrement aimé celui-ci, un polar fantastique très réussi et bien foutu, avec des personnages géniaux ^^
« Quelque chose n’allait pas, pensa Tabatha en fixant l’écran. Elle n’avait pas pour habitude de se mêler des affaires judiciaires, mais une phrase de la journaliste avait retenu son attention. Comment avait-elle dit que les filles s’appelaient? »
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**Jamais seul (Solenne Pourbaix) Honnêtement, et aussi objectivement que possible, je crois que c’est un des meilleurs textes de ma coupine. Du fantastique légèrement détourné, on pense à la schizophrénie, à la manipulation, aux logiques psychopathiques et enfantines… Ca fait froid dans le dos avec le minimum d’éléments surnaturels, voire aucun selon la lecture qu’on en fait.
« Quand il s’affala sur son lit, en colère contre la terre entière, il entendit soudain quelque chose bouger. Il tourna la tête vers son placard et vit une ombre pleine de points lumineux qui le regardait. – Tu es là? Glissant dans les ombres de la chambre, la chose vint s’installer sous le lit. Nathan se laissa lui aussi glisser par terre et sourit. »
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**Bêtise (Béatrice Ruffié Lacas) Un bon texte là aussi, psychologique et réaliste, en à peine quatre pages une progression évasive mais vers les deux derniers paragraphes percutants.
« Bien que le thermostat soit réglé sur vingt degrés, elle frissonnait. Elle sortit le plaid du coffre et s’enroula à l’intérieur. Elle se sentit tout de suite mieux et se dit qu’elle allait enfin pouvoir se reposer. La journée avait été longue et à cette heure tardive, d’ordinaire, elle dormait depuis bien longtemps. »
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**A jamais réunis (Jérémy Semet) J’ai moins accroché à celle-ci, je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être une certaine froideur dans le thème qui m’a moins parlé…
« La centrifugeuse ronronnait faiblement et les tubes disposés en croix tournoyaient comme les pales d’une hélice en plein vol. Les appels s’étaient multipliés, mais Tom n’y avait pas répondu. Qu’aurait-il pu lui dire? »
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**BONUS : Les dernières corrections de Cali (Collectif) Une nouvelle écrite à 14 mains, sur le principe du cadavre exquis, avec un nom de personnage imposé (d’après la gagnante d’un concours organisé spécialement à cette intention). Evidemment, c’est très touffu – bien que ça garde une certaine cohérence pour un tel défi, mais il y a aussi une espèce de rythme saccadé, des décalages de styles, je ne sais pas trop exactement, toujours est-il que je n’arrive pas à apprécier le texte en lui-même. Cela dit, si on garde en tête toutes les contraintes et les conditions de son écriture, c’est un sacré délire qui est assez marrant à lire, on imagine bien les pièges et patates chaudes que les auteurs se sont refilés les uns aux autres ^^
« Cali, les yeux écarquillés, tomba à la renverse. Après quelques minutes, la douce reprit ses esprits et s’aperçut qu’elle tenait entre ses mains le fameux livre qu’elle devait corriger. L’arme, l’homme, la neige… plus rien! Elle ouvrit le livre, les écritures avaient disparu, juste une seule phrase restait et on pouvait lire: ‘Tu m’as lu, tu m’as tué, tu dois me retrouver…’ «
* * *
Dans tout ça, il y a donc pas mal de bonnes choses, malgré les quelques textes moins aimés, inévitables à chaque anthologie, et les quelques maladresses de style et fautes récalcitrantes ici et là, mais qui restent en proportions très correctes pour un projet amateur – qui à ce titre tient plutôt bien la route.
** *** Or donc, il se trouve que j’en ai gagné un exemplaire supplémentaire lors d’un concours organisé par La Cabane à Mots, et je vais donc bientôt l’offrir à mon tour ici-même… stay tuned ! *
Eh bien je ne pensais vraiment pas dire ça cette année vu la santé très aléatoire de mon blog, mais il semblerait que pour une fois, je pourrais bien avoir de quoi participer à temps à un challenge sur lequel je garde un oeil depuis son lancement : le JLNN de chez Lune !
JLNN ? Mais oui: « Je Lis des Nouvelles et des Novellas », format pas toujours populaire qui mérite pourtant ses lettres de noblesse et l’attention des lecteurs. Le texte court n’est pas un format plus facile que le roman: au contraire, il y a moins de place pour introduire le lecteur dans l’univers et/ou le contexte, pour développer une intrigue, pour amener une chute qui soit assez percutante pour bien clôturer (ou pas), etc etc… Il y a des auteurs qui font de très bons romans mais maîtrisent mal la discipline de la nouvelle, et vice versa. (Et aussi des bons dans les deux et des mauvais partout, comme pour tout, cey la vie, toussaah… ^^)
Bref, moi j’ai toujours aimé ça, et depuis quelques temps j’ai même essayé d’en tenir compte dans mes Listes de Lus, pour mieux distinguer les auteurs que je connais aussi ou uniquement par leurs textes courts.
Le Challenge JLNN a commencé le 12.12.12 et se terminera le 11.12.13, ce qui laisse encore un peu de temps, mais je vais rester réaliste et m’inscrire au niveau le plus bas, « micro-lectrice », pour 3 lectures et chroniques de nouvelles, novellas, et recueils de nouvelles – ça sera plus sûr pour publier mes chroniques à temps ^^
Si vous aussi vous en lisez et chroniquez, viendez donc !
J’ai obtenu ce livre lors de l’opération Masse Critique en septembre dernier sur Babelio. Parmi mes demandes, c’était un de mes choix complètement inconnus misant sur la découverte, parce qu’il me semblait avoir de quoi faire une bonne dystopie… Et c’est bien le cas ^^
Dans un monde délabré et sans nom, un homme, dit « la Taupe », écrit son journal. Il mène une vie banale, organisée autour de quelques obsessions quotidiennes: acheter de quoi manger, attendre à la banque, aller à la poste, éviter un voisin brutal. Ses déboires prêtent à rire… jusqu’à ce qu’on découvre que le district de sa ville est placé sous le contrôle d’une administration mystérieuse, qui surveille les habitants et tient des archives sur chacun d’eux. Passé un certain âge, la population doit rejoindre des clubs d’enterrement. Des personnes disparaissent, d’autres sont sauvagement battues. Des groupes de résistants se réunissent dans la clandestinité. La Taupe, seul, misérable et craintif, va tenter d’échapper à ce monde clos.
Ca commence plutôt gentiment, en effet, on pourrait même s’ennuyer si on n’a pas l’optique d’une analyse de société. Ca ressemble au bavardage anodin d’un vieux monsieur comme on en connaît tous, qui s’interroge sur la vie privée de ses compatriotes et râle contre le système de file unique en serpentin pour plusieurs guichets à la banque, ou contre le comportement des caissières.
Le style est riche mais prosaïque, s’attachant à décrire méticuleusement le quotidien du narrateur, le monde dans lequel il vit autant que ses constatations et interrogations minimes.
Très vite, pourtant, on est frappé par la violence et le surcontrôle qui émanent de cette société… Et cela va s’accentuer particulièrement quand le narrateur aborde le sujet des clubs d’enterrement, obligatoires pour les personnes âgées (qui semblent être considérées comme telles dès la cinquantaine), un système extrêmement régulé qui révèle d’autant plus un totalitarisme pur et dur – à nos yeux de lecteur extérieur et averti, bien sûr.
Notre narrateur se questionne de plus en plus, à mesure que certains points le dérangent, et frôle d’autres rebelles clandestins qui réalisent comme lui que quelque chose n’est pas normal, quelque chose ne tourne pas rond dans cette façon de régenter les vies de chacun.
Peu à peu, il se rebelle très prudemment, puis repousse ses limites, jusqu’au point de non-retour: le danger existe bel et bien pour ce genre de personnes, contestataires – même si ce n’est qu’en catimini et en sourdine – et donc indésirables pour le système.
C’est bien écrit et bien pensé, j’ai été complètement immergée durant les quelques jours de ma lecture, je me suis attachée à ce Taupe qui s’accroche aux plus belles valeurs de l’humanité, et j’ai frémi face à ce système si pervers, qui maintient une façade proprette tant qu’on n’y gratte pas trop sous peine de révéler sa toute-puissance froide, aliénatrice et corrosive…
Bien souvent on ne peut s’empêcher de faire des parallèles avec notre propre société, et le trait n’est pas nécessairement beaucoup forcé. Et pour un livre qui a déjà vingt ans, ça n’a guère vieilli !
* * * * * * * Le coin des citations * *
« Sans le moindre doute, il s’agit d’une société en miniature, mais une société malgré tout, avec l’essentiel de ses dynamiques, toutes assourdies qu’elles soient. Ce pourrait même être une représentation réaliste de notre monde: une sorte de pyramide renversée dont l’issue naturelle est une société, statique et silencieuse, d’un homme seul au fond d’un trou. »
*
« Nous avions beaucoup de choses en commun, en particulier un amour pour tout ce qui était fantastique. Jiri aimait mes histoires quand il allait se coucher, et parfois il inventait ses propres histoires, que je trouvais vraiment bonnes. Nous avions découvert plusieurs séries de vieux recueils de contes de fées et nous y trouvions tous deux un plaisir immense. […] Certaines rues, certains murs semblaient bel et bien nous parler, nous communiquer un peu de ce dont ils avaient été les témoins muets. A cet égard, les taches et les décolorations des murs étaient pour nous comme les cartes de nouveaux royaumes, et nous les examinions avec respect, avançant parfois une explication ou une description, en général assez sombre, car telle était notre inclination. […] Et puis tout a changé (…) Quand je lui proposais ses contes de fées, il était évasif et embarrassé. Son esprit ne pouvait pas comprendre pourquoi je lui demandais de rester un enfant. En même temps il était en colère contre moi parce qu’un plaisir avait disparu de sa vie et que, d’une façon ou d’une autre, ça devait être de ma faute. »
*
« Tout comme j’ai lu l’histoire dans la pierre, je vois la beauté dans les décombres. Nous créons nos propres frontières, nos propres limites. Grossie, toute beauté est hideuse. Nos yeux sont comme des microscopes et des télescopes. Ils se posent où ils veulent, ou bien sont orientés, et envoient sa dose au cerveau. J’aime les marges. »
*
« Ce n’est pas seulement que tout m’incite à croire à la magie ; j’y crois. Car la magie est l’un des langages du monde silencieux dans lequel j’ai emménagé. »
* ** ***
Je remercie les éditions Attila et le site Babelio qui m’ont offert ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique
Moi qui ne suis pas coutumière des festis médiévaux, je me fie entièrement a Solly quand elle me dit que le Roi de l’Oiseau a l’air bien et qu’elle est tentée de le faire. D’autant plus pour voir Krless qu’elle m’a fait découvrir.
Donc on avait essayé d’organiser ça avec Soph (la ferrariste) aussi, et si ça a été plutôt coton, on a quand même réussi a le faire, Solly dès le jeudi soir, Soph et moi à partir du samedi.
J’ai pris la route vendredi soir juste après le boulot (et une semaine assez stressante et épuisante) pour aller faire étape chez Soph. Avec un trajet éprouvant mais aux trois quarts dans une sublime nuit d’encre illuminée par une lune gibbeuse sur fond de ciel de traîne…
Et pour un baptême de gps (enfin, la fonction dans google maps sur le phone), c’était pas mal, puisque j’avais déjà fait la route une première fois pour notre virée à Billom et que ça me permettait de corriger les petites erreurs ou incongruités.
Brefle, on a encore passé une chouette soirée à papoter, avec Soph, et le samedi elle a pris le relais pour nous nous emmener à travers de beaux paysages, jusqu’au non moins beau Puy-en-Velay.
On a pu admirer au passage St Michel d’Aiguilhe sur son rocher, la Vierge sur le sien, la cathédrale qui pointait, et la tour Pannessac, avant de se garer au camping où Solly s’était installée et de partir à l’assaut de la ville elle-même (et punaise, ça grimpe!).
On a commencé par traverser le marché médiéval, dans le principal but d’aller voir Belfeuil tout en se rassasiant vite fait. On a même tâté – et approuvé – du Panisso que justement Belfeuil avait recommandé à Solly. Les pois chiches et samossas ont fait le bonheur de Soph ^^
On a alors passé un moment à papoter un peu avec (le très sympa) Belfeuil en pleine démo de couture de poches pour un sac, et à admirer beaucoup ses cuirs exposés, des pièces toutes plus magnifiques les unes que les autres, impeccablement fignolées…
On a même eu une courte apparition de l’excellent Arfhaël le Lutin, que j’admire et adore tout autant.
Ensuite, on a rejoint la placette des Farges pour voir Krless… Et c’est bien vrai qu’ils sont géniaux ! Et pourtant, l’endroit était pas le mieux foutu, on était pas placées au mieux possible, mais rien qu’à voir leur énergie et leurs beaux costumes, à admirer le spectacle des deux danseuses d’El Raks Sael qui les accompagnaient, et à se remplir les oreilles et le coeur du son des cornemuses, flûtes, violon, percus et belles voix en solo ou en choeur sur des airs med trad bien maîtrisés et dynamisés, avec des accents orientaux et d’Europe de l’est, l’inévitable coup de coeur est vite arrivé !
Par contre c’était pas hyper pratique non plus pour aller les voir après sans gêner le groupe suivant, donc on a remis à plus tard et on est restées écouter le trio de Vagarem.
C’était pas mal non plus, ma foi: un vielleux (et encore un qui fait des trucs incroyables avec sa vieille), un cornemuseux, et une batteuse, des chants a capella, et un plaisir à jouer évident
Ensuite il y a eu Tornals, des aveyronnais avec un jongleur génial, ils sont très bons ! J’aimerais assez les revoir, on en a pas eu l’occasion par la suite du festi. En tous cas ils restent un de mes 3 plus gros coups de coeur de ce festi.
On est parties après pour se rendre au lieu du concert suivant de Krless, à travers la foule et les rues pentues – et en grattant une crêposucre au passage
Arrivées très en avance sur la place de l’église St Georges, on a assisté à la fin d’un concert des Derniers trouvères… qui nous ont paru un peu fade après ce triplé si péchu. (en réécoutant vraiment séparément avec le recul, je trouve que ça passe mieux, en fait) Cela dit, l’imitation de la mouette par l’officiante à la viole de gambe était très réussie ^^
Il y a eu ensuite Vire et Volte, un ensemble auvergnat de musique et danses traditionnelles, dont on a surtout écouté les deux vielles et la présentation d’une danse « avec des petits mouvements de pieds » (sic)
Après il y a eu In Commedia par Tortosa Arts Teatrals, une fort bonne troupe à fond dans la Comedia dell Arte, alliant tous les stéréotypes pour faire rire, jouer avec le public, et pousser la chansonnette – comme le tourdion enthousiaste et une interprétation « je-m’y-crois-devant-le-miroir » de Greensleeves
Et enfin, deuxième concert de nos héros, Krless ! On les voyait mieux, sur cette estrade… Et ce fut encore génial, avec quelques chansons différentes aussi pour changer. Les voir de face, bien alignés et les danseuses plus visibles, avec Jan qui se prenait des postures de rocker, lui et Pepino qui jouaient avec les danseuses et taquinaient le public pour le faire participer… L’énorme coup de coeur a encore grossi.
Après on a été les voir pour que j’achète mes CD et que Solly leur propose de partager un verre, et rendez-vous fut calé pour un peu plus tard, après leur concert suivant sur le podium de la cathédrale.
En attendant, on est restées regarder les Portugais de Strella do dia qui envoyaient bien, avec des percus qui prenaient parfois des airs de samba, et un beau joueur de krakebs (google est votre ami!) qui se transformait en jongleur pour mieux hypnotiser le public. Aux balles de contact et aux chapeaux.
Et après, on est restées aussi pour Skarazula, un trio de québecquois (avec presque pas d’accent, boouuuh c’est de la triche!) avec une danseuse orientale. Bon, je crois qu’on commençait à fatiguer et on a un peu trippé sur sa robe verte qui la faisait ressembler à une salade géante slash chou rouge dès qu’elle tournoyait, mais ils étaient bons quand même
Ensuite on a rallié le podium de la cathédrale – en perdant quelques poumons dans la grimpette – pour se préparer à voir Krless – oui, encore. C’était blindé de monde, impossible de s’approcher vraiment, mais rien n’aurait pu nous empêcher de groupiser, même à quelque distance dans les escaliers – et la cathédrale illuminée derrière nous était bien belle…
Comme prévu, on les a tous (sauf Jan parti se reposer) retrouvés pour partager une tournée d’hypocras – qui s’est révélé être le premier que j’aie vraiment trouvé bon -, et à papoter – enfin, juste avec Pepino, celui du groupe qui baragouine français le mieux. Ca a été très sympa, un petit bon moment tout simple à garder dans le coeur…
Et le groupe Waraok qu’on apercevait de dos devant la cathédrale avait l’air pas mauvais non plus.
Les Krless et Els Raks Sael ont pris congé en évoquant leurs deux autres rendez-vous de la soirée, et nous on a été se poser sur un bout de mur pour papoter tranquillement, un vrai grand papotis de choses sérieuses entre coupines 🙂
Un peu avant 22h30, on est retournées à l’église St Georges, où le groupe Saboï donnait des airs de bacchanale sylvestre à l’inévitable groupe de fins bourrés qui zombifiaient en masse, l’oeil vitreux et le pas hasardeux. Mais punaise, les carnyx, ça en jette !
Ensuite on a encore été se poser un peu en attendant d’entrer dans la salle où se tiendrait leur dernier concert du samedi, à moitié nazes nous aussi.
Quand on est rentrées dedans, c’était encore la fin des Derniers Trouvères Mais la salle était chouette, et par rapport à la relative fraîcheur de la nuit *mode frileuse on*, il faisait meilleur (parfait pour piquer du nez ). Une pauvre petite chauve-souris tournait en rond, sûrement piégée et perturbée par les sons et les échos…
Mais on a tout oublié quand enfin, nos Tchèques adorés sont montés sur scène… totalement vannés, mais visiblement décidés à tout donner pour cette dernière représentation.
Et ils ont sacrément bien réussi leur coup, les bougres ! Ils y ont jeté leur dernière énergie, ils ont assuré comme des malades, et ils ont réveillé toute la salle qui s’est progressivement levée et mise à danser, c’était incroyable et génial.
Ils ont même fait un rappel, malgré leur épuisement au-delà des mots et le très clair « noooon j’en peux pluuuus!!! » affiché sur le visage de Piotr, le percu, quand ils se sont consultés du regard.
Ils ont été GE-ANTS. On aurait aimé le leur dire, alors on a attendu un peu à la sortie de la salle, mais finalement, dans le vague bazar qui durait, on a laissé tomber et on s’est mises en route pour rejoindre nos pénates.
Et pendant que Solly se caillait sur le matelas pas assez gonflé, Soph et moi on a bien profité de la super chambre à l’hôtel – et le lendemain on s’est lâchées sur le petit déj’ très généreux
On devait se rejoindre à 11h pour le premier concert de Krless, cour Jules Vallès. Sauf qu’on l’a beaucoup cherchée, cette placette… Le plan sur le programme nous rendait perplexes (sans parler des étiquettes qui couvraient le nom de certaines rues, et le fait que la partie concernée était bien sûr pile sur le pli) quand on cherchait à le faire coïncider avec les rues qu’on grimpait et redescendait, certaines d’être tout près puisqu’on reconnaissait les échos du concert… On a tourné, viré, demandé, cherché… Quand finalement on a essayé le dernier chemin qui nous paraissait le moins logique, ça s’est avéré être le détour nécessaire pour arriver à bon (mais mal indiqué) port. On est arrivées complètement essouflées, échevelées, un peu énervées d’avoir perdu bêtement tellement de temps… devant le groupe qui nous a lancé un signe de tête ), trois pélerins en guise de public (faut dire que fallait vraiment vouloir dénicher la cour de si bon matin – oui, 11h, c’est de bon matin, un dimanche), et Solly qui nous a avoué qu’elle avait galéré à trouver elle aussi.
On a alors profité du peu de concert qu’il nous restait, en reprenant notre souffle. Et à peine l’avait-on à peu près récupéré que… les danseuses ont commencé à venir chercher des gens dans le public… et sont venues nous dénicher de notre coin XD Elles nous ont entraîné dans une ronde joyeuse et un brin chaotique, suivant les remous des autres spectateurs qui entraient ou préféraient ressortir de la danse, et les deux belles d’Els Raks Sael qui retournaient les chercher, tendaient la main aux petites filles, réorganisaient le cercle, tournaient dans l’autre sens… Le tout sur le bitume d’une place en pente, et les pattes déjà coupées Mais bon sang que c’était fun, et beau, et généreux, et génial ! Même moi, qui d’habitude me sens parfaitement et honteusement ridicule et naze en ce genre d’occasion, je me suis sentie à l’aise tout du long.
On a fini un peu n’importe comment et avec le sourire, et après encore une ou deux chansons on est allé les remercier, papoter un peu encore avec Pepino, et j’ai profité de l’occasion pour faire dédicacer un de mes CD (à l’arrache, sur un genou, une épaule ^^). C’était coool !!
Et puis Pepino a commencé à scotcher sur la cornemuse du groupe suivant, et on est parties pour aller écouter celles d’un groupe qu’on n’avait pas pu voir la veille, Els Berros de la Cort.
Au passage, on a vu le salut final des joutes équestres, on a croisé Pipeloué et ses oies, et on est repassées faire un coucou rapide à Belfeuil.
Arrivées place du Breuil, on a aperçu (mais alors vraiment aperçu) la fin du spectacle Vistannis de la compagnie Alchymère que Solly nous recommandait chaudement, et on s’est régalées de glace à la verveine (spécialité locale oblige)testée et approuvée d’un commun accord.
Et là, on a vu Els Berros de la Cort… et wouaah ils sont géniaux eux aussi !!! Ils ont un bon look (surtout un des percus), ils comptent deux femmes dans la troupe qu’ont pas l’air nunuche, ils ont des gaitas, des grallas, un biniou, et un sifflet qui fait le bruit de la mer (on s’y croirait), ils font une musique riche en émotions et très péchue, ils bougent bien (surtout un des percus), ils s’éclatent, ils mettent l’ambiance et rythment super bien (surtout un des percus), bref ils sont beaux (…surtout un des percus) et bons et je les aime fort !!! Deuxième énorme coup de coeur.
Mais il fallait qu’on se dépèche de rejoindre le parvis de l’église St Georges, alors on n’a pas trop traîné, jute le temps de choper des CD et on filait à la toute dernière représentation des Krless.
Ils ont été super une fois de plus, on a valsé (enfin un truc qui ressemblait vaguement) avec Solsol, on a fait les groupies (comme d’hab’, quoi), et ils ont assuré cette dernière scène avec le sourire et comme des dieux.
Avec le salut qui les caractérise si bien: d’abord les danseuses dans une révérence grâcieuse, puis les quatre ménestrels au triple chorus de « Krless! Krless! Krless! » et en trémoussant des épaules très sérieusement
Pour finir, on a traîné encore un peu pour leur dire au revoir, les remercier et les féliciter encore, prendre quelques photos (les danseuses ont fait un shooting en série ^^), et pis voilà, le principal était fini et presque tout le festival aussi, on était épuisées, on est parties.
Encore quelques papotis autour d’une pizza en faisant étape dodo chez Soph, un long retour – avec de la trop bonne zic dans la voiture – pour que Solly attrape un bus de retour, et il ne restait déjà plus que les souvenirs.
Bon, tant pis pour la chronologie, j’ai largement trop de retard pour ne pas profiter d’avoir, pour une fois, une chro prête sous la main. Et si j’attends d’avoir avancé les autres, ça risque de durer très longtemps Voici donc, sans plus tarder, le récit de ma toute dernière virée :
Or donc, il y a quelque temps, en regardant si des groupes que j’aime passaient pas trop loin de chez moi, j’avais vaguement envisagé d’aller jusqu’en Auvergne pour aller voir Maltavern (que je commence à connaître et aimer depuis un paquet de temps aussi, sans l’avoir jamais vécu « en vrai »), et puis j’avais relégué ça dans un coin à défaut d’avoir un plan jouable (ça fait quand même beaucoup de route, un peu trop pour un aller-retour seule et en partie by night).
Depuis, Solenne avait commencé à rameuter en vue du festival du Roi de l’Oiseau au Puy-en-Velay fin septembre, et par cette occasion je me suis rapprochée d’une de ses potesses qui était aussi partante, Soph’, une active « ferrariste » (nan nan, pas la bagnole, incultes!) fort sympathique.
Quand soudain, à une semaine du concert de Maltavern au Charivari Renaissance de Billom, j’ai retenté un rameutage et ça a tourné en une première vadrouille (de chauffe, j’espère) commune
Le samedi 31 août, donc, après une matinée de boulot et quelques contournements de fêtes locales, tracteurs impossibles à doubler et autres joyeusetés, j’ai récupéré Solly à La Soute’ et on est parties gaillardement par les routes étroites qui sinuent et se perdent en Mordor (oui, bon, on a déliré sur la Fontaine de l’Oeil, quoi). On a mis un peu de temps à se repérer, avec Soph’, mais on a fini par se retrouver ^^ et refiler le relais pour finir la route jusqu’à Billom.
J’ai retrouvé avec plaisir les petites rues médiévales que j’avais visitées il y a quelques années en accompagnant mes parents à la foire de l’ail.
On s’y est goinfrées de bonnes choses, un peu à l’écart de la foule, avant de revenir vers la place centrale et la cour de l’église pour continuer à papoter. Petit à petit on s’est rapprochées de la scène, ce qui fait qu’au début du concert on était à la barrière, on aurait pas pu faire mieux.
Et les Maltavern nous ont régalé de leurs rythmes irlandais, leurs chansons bretonnes, leurs chants de pirates, leurs hommages aux Pogues, Led Zep, etc… (et même des morceaux plus « ountry qui nous ont aussitôt fait penser au « Massacrons-nous dans la taverne » de Naheul, à Solly et moi) Leur énergie et leur plaisir étaient communicatifs, et alors le chanteur-batteur a une de ces patates! Une gouaille et une présence certaines, aussi. Ils enchaînent à une sacrée cadence, bref, en un mot: ils assurent
J’ai eu le plaisir de reconnaître plusieurs titres de « Douce tornade », leur deuxième album et le seul que je connaissais jusque là, que je me suis empressée d’acheter (en plus du dernier album) et de faire dédicacer (même si avec le recul je me demande si c’était une si bonne idée de leur demander sur celui-là plutôt que le dernier, bien que j’y sois attachée, mais les membres du groupe ont tourné depuis ce temps-là… )
Sophie a fait signer une affiche, et après, ben on est rentrées (gnnnn dodoooo!).
Une séance de papotis nocturne et une grasse mat’ plus tard, on y est retournées pour voir le festi à proprement parler, avec d’abord une petite pause de baverie devant l’atelier forge.
Mais surtout, on a bien vite rejoint le lieu du spectacle équestre. Solly et Soph’ étant plus ou moins de la partie, j’avais leurs analyses et commentaires avisés, saupoudrés d’anecdotes, c’était fun ^^ J’ai même eu Poinpoin dans les pichons, histoire qu’il soit encore plus aux premières loges.
Le spectacle avait pour thème les chevaliers de la Table Ronde, ce qui donnait des personnages assez jouissifs – comme Mordred le Chevalier Noir -, sur fond de musiques bien classes (genre BO du SdA) ; et permettait de mettre en valeur tous les talents d’un spectacle médiéviste et équestre: combat rapproché, parade en caparaçons avec figures etc, quintaine et autres jeux d’adresse traditionnels, voltige cosaque, un cracheur de feu qui faisait aussi l’amuseur public (et qu’il se pourrait bien que j’aie apprécié au-delà de son simple rôle ), et un final impressionnant avec un mur de feu un poil gourmand en cette chaude après-midi
Après ça, on est retournées à la place centrale pour voir le « cabaret des filles en joie » des Dragons du Cormyr, assez déjanté comme son nom l’indique, ça valait bien le coup d’oeil (malgré la foule qui commençait à me courir).
Ensuite, on est retournées au pré pour papoter plus tranquilles et admirer encore les dadous (Solly™). Puis on est reparties encore sans oser aborder la troupe.
Juste le temps pour Soph’ de goûter aux alléchants cornets de glace (j’avais moi-même testé le beignet pomme auparavant, une pure tuerie), et on a levé le camp. C’est au volant qu’on a vu le défilé-charivari, et zou, on ze rôde euguène.
Et après avoir laissé Soph’ faire son étape avant de rentrer brièvement dans son propre fief, je nous ai ramenées chez moué et mon nounouille (qui semble avoir définitivement adopté sa Tatie Trauma). J’avoue que j’étais vraiment pas motivée pour les heures de route, dont les 2/3 by night, mais grâce à ma super-copilote officielle, j’ai survécu une fois de plus
Bon, alors: à la base, je n’avais prévu que d’aller à Londres, le 14 juillet, pour réaliser mon vieux rêve d’assister aux Doctor Who at the Proms du Royal Albert Hall.
Mais: finalement on n’a pas réussi à acheter de ticket pour les Proms, mais Adele la Warrior Princess a réussi à en dégoter des libérés ils étaient juste pour la 2° séance, le samedi soir, plutôt que la 3° et dernière le dimanche matin.
D’un autre côté, j’ai découvert par hasard le festival des Rencontres Internationales de Luthiers et Maîtres Sonneurs(ou « festival de St Chartier », du nom de la première ville où il était organisé initialement), qui se déroulait le même week-end pas loin de chez moi, et offrait notamment la possibilité de revoir le duo McIver & Saunière que j’affectionne le vendredi 12, et de voir Malicorne en vrai de vrai le dimanche 14…
C’était pas infaisable. Donc je l’ai fait.
Comme d’habitude, j’avais essayé de rameuter des companions, avec plus ou moins de succès… Mais aussi une bonne surprise: Cryssilda, la blogueuse scotophile, a rejoint l’aventure du vendredi sans faire ni une ni deux, et j’étais toute contente d’avoir l’occasion de la rencontrer!
D’autant plus pour aller voir un concert de Joanne McIver & Christophe Saunière, qu’elle connaît assez bien et dont on est aussi fan l’une que l’autre! Et c’était notre 3° fois pour chacune – ma 2° étant la St Patrick à Toulouse que je n’ai toujours pas chroniquée, mais un jour, un jour, je le ferai
Le matin du vendredi 13, donc, j’ai été chercher Cryssilda à la gare et l’ai promenée un peu (c’était assez inhabituel pour moi d’avoir une invitée aussi enthousiaste sur mon fin fond de cambrousse avant même de venir ^^) avant de faire une étape casse-croûte chez moi et de repartir pour St Chartier, ou plus précisément l’église de Lourouer-St-Laurent, où le festival délocalisait ce concert-là.
A peine arrivées sur la place de l’église, alors que j’opérais un demi-tour pour aller me garer sur le parking indiqué, une autre voiture est arrivée avec une tête familière au volant… Mais oui, c’était bien le duo
Une fois garées, on est donc vite retournées à l’église pour leur dire bonjour Cryssilda s’est fait reconnaître, et elle avait parlé de moi qui loupait toujours Christophe à la fin des concerts… Du coup on a échangé quelques mots avec eux, surtout lui, le temps qu’ils amènent leurs instruments dans l’église – la harpe est impressionnante même dans sa housse – il nous a notamment dit que la configuration de la salle était un peu bizarre… Puis on les a laissé se préparer, pendant qu’on attendait que la biletterie ouvre.
Bon, l’entrée n’a pas été hyper simple ni fluide, et j’ai eu quelques doutes question sécurité avec le véritable entassement que ça a fini par faire à l’intérieur – même si je conçois que la situation comportait beaucoup de paramètres variables et ne devait pas être des plus faciles à gérer -, mais qu’importe: on a pu se placer pas trop mal après l’entrée du premier flot des « prioritaires » (ceux qui avaient une forfait journée ou un pass festival), et surtout on s’est pris une première claque en découvrant la beauté de cette petite église, avec des peintures murales médiévales dévoilées et restaurées, et une prédominance de boiseries qui donne un aspect plus simpliste et convivial…
Vraiment un cadre magnifique! Bien sûr, du coup cette église n’offrait pas la résonnance à laquelle on aurait pu s’attendre, mais la sono a pu y pallier et le décor compensait largement.
Le duo est réapparu en « habits de scène » (tunique pour Joanne et kilt pour Christophe), et a commencé avec deux nouveaux morceaux, dont un qu’ils jouaient en public pour la première fois! Fidèles à leur répertoire, c’était bien sûr joli comme tout…
Ils avaient effectivement été placés au centre de l’église, avec le public tout autour (et donc même dans leur dos, avec des gens qui devaient se contorsionner ou ne voir qu’un pilier), mais malgré les inconvénients c’était sûrement le meilleur moyen de donner de la visibilité au plus grand nombre, et Joanne et Christophe ont géré ça avec brio, n’oubliant jamais personne.
Pour la plus grande part, le public m’a eu l’air subjugué, comme à nos propres première fois respectives, à Cryssilda et moi, où nous avions attrapé le coup de coeur pour la voix cristalline de Joanne, sa maîtrise des tin whistles et de la smallpipe, l’aisance de Christophe et son art de la harpe, ses improvisations et ses plaisanteries, et leurs traductions et explications sur toute la culture écossaise et Arran qui les inspirent et imprègnent leur musique.
Dans le désordre et la non-exhaustivité la plus totale, il y a eu aussi The Sun Begin To Set, John Macnab, The Scottish Inventors, The Mistress Stone, Tha i fuar, The Clearance Lullaby, une version toute douce de Scotland the Brave, Sauchiehall Street, Ghosts, My Bonnie Jo, Leaving Arran, The Herring Fishers… et d’autres que j’oublie! Y compris des nouveaux morceaux et des petites variations sur certaines qu’on connaît par coeur (pour ainsi dire ^^)…
Jusqu’au grand moment du final, où Joanne sort de scène en jouant de la smallpipe, et habituellement se prépare dans les coulisses – mais ici c’était donc dans un coin du public – pendant que Christophe fait la transition à la harpe (en en profitant pour glisser quelques délires), avant qu’elle ne fasse sonner le bourdon de sa grande cornemuse traditionnelle pour faire un retour sur scène avec toute la fierté, la classe et a force émotionnelle d’une bagpipe – d’autant plus sur l’air de Flower of Scotland (je me souviendrai toujours de la première fois, où j’en avais pleuré, alors qu’il en faut vraiment beaucoup pour me le faire sortir physiquement). Et on a même eu droit à une petite prolongation. Et bon sang que c’était bon!
Après ça, on a préféré attendre que le gros de la foule se vide un peu, pour mieux admirer encore les murs de l’église, et ensuite seulement on a rejoint la table où le duo vendait ses CD. C’était un peu confus, Cryssilda ne se souvenait plus de ce qu’elle avait déjà en CD ou pas, moi j’en avais amené 2 déjà à moi pour que Christophe complète la dédicace, + celui que j’achetais sur place, d’autres hésitaient aussi, beaucoup papotaient en même temps… On a fini par s’écarter un peu puisqu’on n’était pas pressées, le temps de laisser tout le monde être servi sans rajouter en plus notre grain de chaos ^^ A la fin on a pu discuter encore un peu plus (et on a comme qui dirait presque pris rendez-vous pour l’été prochain sur l’île d’Arran …), et puis une fois nos CDs récupérés, on a pris congé.
Encore tout émoustillées de la joie de ce concert et de cette rencontre, on a fait une incursion au « verre de l’amitié » qui se terminait, et on est reparties.
Puisqu’on était dans la zone de George Sand, ça semblait une bonne idée de chercher à jeter un oeil à la Maison consacrée, on s’en est donc mises en quête… pour tomber dessus juste après, une fois le doute dissipé (c’est donc bien à « l’auberge de la Petite Fadette », qui ne paye pas de mine depuis la route, pas besoin de chercher plus loin ^^).
On s’y est posées autour d’un verre pour papoter encore, dans ce cadre très pittoresque et sympathique.
Quand on est reparties après un petit tour plus poussé des lieux, le soleil commençait à squatter l’horizon… Ca passe toujours trop vite, les bons moments
Ce n’est que sur la route du retour, puis chez moi, que Cryssilda a commencé à recevoir des sms sybillins de son frère qui travaille à la SNCF, et qu’on a découvert la catastrophe du train déraillé à Brétigny-sur-Orge.
Outre le choc de cet accident, on s’est couchées dans l’incertitude pour notre train du lendemain…
…mais le mieux était encore qu’on aille à la gare avec nos billets initiaux, pour voir l’évolution de la situation et les solutions possibles.
Je m’attendais à ce qu’il y ait au moins des bus mis en place en urgence, mais non… et le seul train possible, depuis Limoges, m’aurait fait arriver à Paris bien trop tard pour attraper mon Eurostar et aller aux Proms Doctor Who. J’ai bien cru que cette fois ça tombait à l’eau pour de bon…
A tout hasard, en cherchant d’autres villes de départ qui pourraient me tirer d’affaire, j’ai lancé le nom de Poitiers sans trop y croire, et il s’est trouvé que c’était effectivement une solution jouable, LA seule solution pour moi. Je leur aurais sauté au cou, à ces guichetiers
Donc hop, billets modifiés, et c’était reparti pour la gare de Poitiers, à deux heures de route. Le truc un peu dingue que j’aurais beaucoup plus hésité à faire, seule, et encore, pour une motivation aussi forte que celle-là je crois que je l’aurais fait.
Quoiqu’il en soit, on a réussi à attraper le TGV, et à arriver à Paris dans les temps pour que j’attrape mon Eurostar. J’ai laissé là Cryssilda, et plutôt que prendre un peu le temps d’un verre comme je l’avais prévu, je n’ai vu Vert que d’un train à l’autre, mais ça m’a fait bien plaisir de la revoir, fut-ce aussi brièvement.
Arrivée à St Pancras, mon phone a fait des siennes avec le changement de réseau, du coup, j’étais coupée de tout contact… J’avais convenu avec Mirliton qu’elle m’attendrait à la sortie de l’Eurostar, mais je ne l’ai pas vue du tout. En même temps, au départ elle devait juste m’accompagner pour papoter mais elle n’avait pas de ticket pour les Proms, et finalement dans la journée la gardienne de nos 4 précieux tickets nous a averties qu’elle était trop malade pour venir, donc Mirli pouvait même rester pendant le spectacle. A condition que quelqu’un puisse récupérer les billets auprès d’elle… et je n’avais pas trop suivi la suite.
Du coup je me suis dit que les plans avaient peut-être changé, que Mirli avait peut-être des soucis avec son phone aussi, et que de toute façon on se retrouverait bien à un moment ou à un autre au Royal Albert Hall. Donc je suis partie dans le métro, où le réseau est coupé, et ce n’est qu’en approchant du RAH (en sortant par South Kensington et donc en passant devant le Science Museum et l’Imperial College ) que j’ai pu avoir des nouvelles de tout le monde – alors que la batterie de mon phone faiblissait à vue d’oeil, joie M’enfin, on s’est raccordées, et je me suis mise en quête des deux autres, des amis pratchettiens: un fils du Professor Hicks, et Adele la Warrior Princess, grâce à qui je réalisais ce rêve J’ai ainsi fait tout le tour du Royal Albert Hall – qui est magnifique -, et de longues files de fans dont beaucoup étaient costumés dansle thème de Dr Who, j’adore… J’ai moi-même accroché mon petit bibi Tardis que j’avais fini de coudre la veille, une fois trouvée la bonne porte et la table de bar où squattaient Adele, Hicks Junior, et 2 ou 3 amis de Adele qui en avaient profité pour la voir un peu avant le spectacle. Mirli est arrivée très rapidement, on a papoté… biché avec nos éléments de costumes…
Puis on est partis prendre place, en se régalant au passage de la splendeur intérieure du Hall On étaient toouut en haut des gradins, juste avant les derniers balcons… La vue plongeante était chouette!
(Ayant encore été en rade de batterie – toujours aussi frustrant -, toutes les photos de cette soirée sont de Adele ou de Mirliton)
Un grand écran relayait ce qui se passait tout là-bas sur la scène, et en attendant le spectacle les caméras se baladaient dans le public pour surprendre costumes, gens affairés et gamins surexcités. On devrait faire ça à chaque concert, ce serait bien plus drôle
On n’a pas attendu très longtemps avant que l’orchestre investisse la scène, et entame les hostilités avec The Mad Man with a Box, suivi de I Am The Doctor.
Les extraits de la série projetés sur l’écran ramenaient pas mal d’émotion en plus de la musique – et c’est vrai pour absolument tout le concert… Et I Am The Doctor est irrémédiablement lié à Ani/Alda dans mon esprit, c’est certain – ça m’a rappelé toutes les fois où je l’ai entendue le jouer au piano et j’ai beaucoup pensé à elle
« Trust me. I am The Doctor. »
Déjà quelques « monstres » de la série ont fait leurs apparitions par les portes latérales et au milieu de la fosse, mais rien ne pouvait être aussi fun que de voir Vastra et Strax s’avancer comme maîtres de cérémonie!
A un moment, on a aussi eu droit à une petite mise en situation avec Eleven et Clara tournée spécialement pour amener leur apparition sur scène… Et damnit, ça fait quand même tout bizarre de voir Matt Smith avec les cheveux ras – ils ont prétexté un effet secondaire d’un machin timey-wimey-vortex-whatever (mais muuuh, ses mèches me manquent, et on dirait Lance Armstrong croisé avec un O’Hara, c’t’horrible!)
Il y a eu aussi toute une séquence pour revenir sur le personnage de Clara, et les différentes companions du Doctor (de la nouvelle génération), en mettant l’accent sur leurs adieux au Doc:
Carmen (Suite n°2 – Habanera (Bizet), The Companions, Cyber Shard, Toccata and Fugue in D minor, BWV 565 excerpt (Bach), The Final Chapter of Amelia Pond…
Et pour finir avec cette première partie (déjà?!), on a eu droit comme je pensais à The Rings of Akhaten, de toute beauté!
Après un entracte de 20 minutes qu’on a passé à papoter (et à s’éventer, pinaise qu’il faisait chaud là-haut), le spectacle a repris avec un festival d’aliens sur All the Strange, Strange Creatures: j’étais aux anges.
Un nouveau petit retour sur les derniers épisodes et Clara, avec The Impossible Girl et La fille aux cheveux de lin (Debussy), et on partait dans les Classics, avec la genèse de Doctor Who!
Russell T. Davies est venu sur scène, il y a eu un petit topo sur la genèse du générique et des bruitages, notamment les voix des Daleks, et deux bruiteurs se sont avancés sur scène tout en filmant, et enfin il y a eu Carol Ann Ford, l’actrice qui jouait la toute première companion, la petite-fille du tout premier Doctor incarné par William Hartnell!
Le Classic Doctor Who Medley était très sympa, même si là encore il insistait sur les régénérations et donc les adieux des différentes versions du Doc, mgnouh…
Ensuite, l’orchestre a interprêté les morceaux des gagnants junior et senior du Dr Who Create A Soundtrack Competition, qui avaient illustré The Snowmen. Vu comment j’adore cet épisode, ça a été grandiose!
Puis les Daleks ont pris le contrôle du concert et exigé une chanson à leur gloire, et ce fut First There Were Daleks.
(gnii le p’tit délire de Ben Foster avec le bâton d’orchestre sonique gnii)
Ensuite on est revenus sur le dernier épisode diffusé pour The Name of the Doctor, et j’ai adoré le bagpiper qui est venu vite fait interpréter l’ambiance écossaise où Strax est cueilli pendant les convocations à la réunion des companions
Pour finir, une nouvelle composition célébrait l’anniversaire de la série, avec Song for Fifty, une sorte de grand feu d’artifice général avec un mélange de toute la génialitude précédemment déployée.
En en discutant avec Adele après coup, elle ne l’a pas trop aimée, la trouvant trop emphatique et convenue, mais personnellement je n’ai rien trouvé à y redire. Peut-être l’enthousiasme aveugle de la première fois ^^
En tous cas, j’ai vraiment été ravie de vivre ça, j’ai juste trouvé le concert trop court et regretté un peu qu’on ne soit pas placés un peu plus bas. Je me demande même si la fosse ne serait carrément pas totalement jouissif! Et j’avais déjà le coup de foudre pour Ben Foster, le chef d’orchestre, ça n’a évidemment fait que me le renforcer à mort
Bon, une possibilité de rencontres et dédicaces avec les personnalités à la sortie aurait été parfait, mais bon je sais bien que c’est pas très réaliste et qu’il n’y avait quasi aucun espoir ^^
Le programme, le billet, le bibi-tardis.
Après ça, Adele et moi on a clopiné jusqu’au chouette appart’ qu’elle partage avec 2 collocs, dont une partie en week-end qui me laissait gentiment son lit, et bien sûr la star des lieux: Tyger, un chat de 6 mois
J’avoue que je n’ai pas traîné à me mettre au lit (après une douche ô combien bienvenue).
Le dimanche 14, donc, je suis repartie de chez Adele de bon matin (après avoir vu la traditionnelle réclamation de croquettes du choupinou Tyger) pour attraper mon Eurostar de retour. C’est là que j’ai commencé à réaliser que mes sandales massacraient mes petons, qui comptaient 3 belles ampoules
A la gare Montparnasse, j’ai pu avoir facilement un billet de remplacement pour Poitiers – en remarquant au passage l’intéressante initiative des équipements proposés près de l’espace de vente des billets: des vélos fixes pour recharger son mobile etc (quelques acharnés y piquaient des sprints désespérés), un piano en libre service…
Pendant ce temps, Solly arrivait à Poitiers avant moi, et dès mon arrivée j’ai donc retrouvé ma copilote de choc pour repartir au château d’Ars pour le festival de luthiers et sonneurs.
On y est arrivées vers 17-18h, commençant par un p’tit tour général pour voir (en clopinant gaillardement). La foire des artisans de bouffe bio était une débauche de tentations. Le château était bien classy, avec sa rotonde-véranda ajoutée. Le tour des stands de luthiers et autres z’instrumenteux de tous pays était très agréable, sous la fraîcheur des arbres, et bien couinante et bavante pour nous – même si on ne regardait que de loin, vu qu’on n’y connait rien, qu’on ne sait jouer de rien de tout ça, et qu’on n’en a pas les moyens Des musiciens improvisaient des boeufs ici et là, certains luthiers joignaient la démonstration à leurs explications, un groupe de festivaliers enchaînait les chansons trads en choeur… Ces petits bouts de musique éclosaient de tous les côtés, ça donnait une ambiance sympa et unique.
Après ça, étant prise d’une sérieuse fringale je me suis mise en quête d’un p’tit quèque chose à me mettre sous la dent, pendant que Solly, commençant à atteindre l’overdose de foule, allait nous réserver un coin fort chouette derrière le château. J’y ai dégusté une crêpe au sucre (pâte épeautre) des Jardins de Selma qui fut une vraie tuerie (t’façon, déjà de base, une crêpe au sucre… mioum!).
Et vu l’heure, on s’est aussitôt dirigées vers la scène du concert pour espérer trouver une bonne place. Bien nous en a pris, ça commençait déjà à être bondé de gens tous assis, et nous fûmes fort désappointées de ne voir aucune « fosse »… Mais malgré nos pieds endoloris, on tenait à profiter du concert debout, pour être vraiment dans l’ambiance. Après avoir hésité à se planter aléatoirement dans un trou sur le côté, on a fini par se coller résolument à la barrière devant la scène, où on a fait la connaissance de deux sympathiques fans. On aurait tellement préféré que le concert ait été prévu debout, ou au moins avec un espace aménagé… On ne gênait pas trop sur le côté, mais l’ambiance aurait été tellement meilleure!
M’enfin, ça ne nous as pas empêchées de bien profiter du concert, et c’était vraiment magique de voir sur scène un groupe dont est fans depuis l’enfance…
Ils ont commencé avec un nouveau morceau, Au bout du bois, puis le très chouette Voici la saint-Jean
Ensuite, La nuit des sorcières. J’espérais qu’ils n’en feraient pas trop de l’album des cathédrales de l’industrie, mais celle-ci passe encore, elle pose bien l’ambiance.
Puis Solide, tiré du répertoire de Gabriel Yacoub en solo, je crois, je ne connaissais pas.
Et un sublime nouveau morceau, Comprenez-vous, inspiré d’une lettre d’un soldat adressée à Mme de Pompadour… et le Bacchu Ber!
Et puis Le Coeur volage, et un autre grand moment du genre que j’attendais tout particulièrement: Marions les roses. Gnaaaf!
Ensuite, Le luneux, très belle mais encore une qui n’est pas de mes (pourtant nombreuses) préférées…
Quelques autres du répertoire solo de Gabriel, parmi les plus belles: Les bannières qui claquent, Beauté, Le sel et le sucre (qu’est-ce qu’elle est entraînante, celle-là).
Une nouvelle chanson, Soleillet de l’air en l’air, et une des plus anciennes et emblématiques: Pierre de Grenoble. Il a eu beau prévenir, dès les premières notes je me suis ramassé une de ces baffes émotionnelles…
Et pouf, déjà un salut! Heureusement, le rappel a ensuite bien donné
Avec moult invités (dont des anciens du groupe), ils se sont déchaînés avec Nous sommes chanteurs de sornettes, une Gavotte, Margot, et le loup le renard et la belette en instrumental. En deuxième rappel, ce fut le retour de Voici la Saint-Jean, avec enfin le public debout et à participer…
Et voilà, c’était fini. Bien trop court, manquant de plein de vieilles chansons préférées, mais excellent, et magique, juste magique. Les voix de Marie et Gabriel n’ont pas changé d’un iota, les musiciens étaient tous très bons, avec mention spéciale pour le vieilleux (y’a des fois il partait dans des trucs que je pensais même pas que c’était possible avec une vielle à roue) et le fascinant nyckelharpa de Laurent Vercambre, et l’accordéoniste/chanteur de ce Malicorne nouvelle génération.
D’ailleurs, en sortant de la clairière on a un peu engagé la conversation avec le fier papa de ce dernier, qui a accepté d’aller nous le chercher pour une petite dédicace éclair , avant que Gabriel et Marie Yacoub eux-même arrivent pour rencontrer les irréductibles groupies
Ca a été un moment très agréable, et on a eu quelques gribouilles fort sympathiques!
A ce moment-là, on a aussi croisé Luc Arbogast, et Rodolphe, son manager et Centaure. On s’est retrouvées à continuer la soirée en papotant tout notre saoûl avec nos deux comparses de la barrière-debout-devant-la-scène, puis Rodolphe (qui nous as gentiment payé plein de verres et une deuxième crêposucre-qui-déchire).
Ce fut vraiment fort, fort sympa. N’eût été la fatique et la route, on aurait bien prolongé plus que ça…
Mais voilà, on a fini par rentrer. Et s’écraser comme des merdouilles sur le paddock ^^ Le lendemain, on a eu le temps de se faire un petit pot aussi dans Guéret avant le départ de Solly, donc re-crêpe-du-bonheur (cette fois sirop d’érable pour moi, choco banane pour Sol², autant profiter d’être à plat sur une vraie assiette!). Et pis le bus est arrivée à la gare, et pis voilà.
Bon, Le Trône de Fer, j’en entend parler depuis des lustres, et de plus en plus, et toujours en bien. Mon premier réflexe de réticence face au phénomène de masse est depuis longtemps passé, ma curiosité prenant le dessus et étant alléchée par tout ce que j’en entend dire. La série tv m’intrigue aussi.
J’ai donc fini par en attaquer la lecture. Et maintenant que j’ai l’expérience du charcutage éditorial français (suite à mes lectures de Robin Hobb), on ne m’y reprendra pas deux fois: j’ai choisi dès le départ de lire et chroniquer dans l’ordre et le découpage de la V.O. (à défaut de lire la V.O. directement, par manque de temps), selon les 5 tomes initialement conçus par l’auteur plutôt que le grand n’importe nawak des 15 morceaux repris en 5 « intégrales » qui ne font que restituer le découpage original qui n’aurait jamais dû être explosé de la sorte. Mais bon, passons ^^
Après avoir tué le monarque dément Aerys II Targaryen, Robert Baratheon est devenu le nouveau souverain du royaume des Sept Couronnes. Tandis qu’en son domaine de Winterfell, son fidèle ami le Duc Eddard Stark rend paisiblement la justice. Mais un jour, le roi Robert lui rend visite, porteur de sombres nouvelles : le trône est en péril. Stark, qui s’est toujours tenu éloigné des affaires du pouvoir, doit alors abandonner les terres du Nord pour rejoindre la cour et ses intrigues. L’heure est grave, d’autant qu’au-delà du Mur qui protège le royaume depuis des siècles, d’étranges créatures rôdent. Mais comment protéger le roi Robert Baratheon des complots alors que celui-ci, imprévisible, n’aspire qu’à braver le danger ? Comment imposer la paix à des barons qui ne rêvent que de batailles et de pouvoir, et de plus, comment résister a cet engrenage infernal alors qu’au-delà des mers, une armée s’assemble pour fondre sur le royaume ?
Le chaos et la guerre semblent inévitables…
De tout ce qu’on m’avait dit, j’avais aussi retenu quand même deux a-priori négatifs: la traduction des premiers tomes qui paraît-il pouvait laisser à désirer, et la complexe multitude de personnages à rattacher à leurs familles et clans, ainsi que leurs alliances et tensions, et bien sûr leurs intérêts et devoirs personnels.
Comme je n’ai pas lu la V.O., je ne peux pas juger de la fidélité de la traduction, mais elle ne m’a pas fait tiquer. Certaines tournures (pseudo-)archaïques sont effectivement spéciales, mais ça ne m’a pas dérangé, bien au contraire!
Et je n’ai eu aucun mal à m’y retrouver dans les personnages, certes nombreux et avec des liens de parenté et d’arrangement et des intérêts multiples, et souvent désignés tantôt par des diminutifs, tantôt par leur nom plus ou moins complet ou des paraphrases, mais tous bien marqués de leur identité propre qui aide à les repérer.
Pour le reste, ma foi, c’est assez plaisant, ça tient plutôt bien en haleine… L’univers de dark med, si j’ose tenter une étiquette, est bien planté, les intrigues aussi avec toutes les implications imbriquées, les revirements et les tactiques dans le jeu des trônes et des vies, et les personnages sont tous très intéressants et bien creusés.
J’ai une nette préférence pour Tyrion, le nain retors et sarcastique, et Arya, la garçon manqué qui s’échappe des convenances à la moindre occasion. J’aime beaucoup Luwin, la figure de vieux-barbu-sage-espiègle que j’affectionne à peu près partout où il y en a un représentant J’aime beaucoup aussi Daenerys, la princesse déchue que son frère fou martyrise, la khaleesi aux oeufs de dragon. Elle me touche particulièrement, et je la sens très prometteuse.
Par moments j’aime bien Jon Snow et sa lucidité de marginal par son staut d’enfant bâtard, mais il tombe un peu trop dans le mélo à mon goût… Tout comme Ned Stark, toujours pris entre deux feux.
Les tournois de joute m’ont rappelé ma lecture d’Ivanhoé quand j’étais ado Mais j’ai plus aimé les batailles En général je m’ennuie vite des manigances et autres jeux d’influence et de pouvoir, mais ici c’est si bien foutu et omniprésent que je me suis laissée embarquer sans aucune réticence.
Je suis très intriguée par la Garde de Nuit, les Autres, et cette ancienne religion avec les arbres-dieux…
Et, bien sûr, je suis curieuse de voir comment tout ce petit monde va évoluer, pour s’en sortir ou plonger, conquérir ou prendre sa revanche, etc etc…
En un mot: j’ai hâte de lire la suite (et de passer à la série après).
* * * * * * * Le coin des citations * *
« Je te jure, il est mille fois plus dur de régner que de conquérir un trône. Je ne sache rien de si ennuyeux que de faire des lois, hormis compter des sous. Et le peuple… Avec lui, c’est sans fin. Assis sur ce maudit siège de fer, il me faut écouter geindre jusqu’à en avoir la cervelle gourde et le cul à vif. Et tous demandent quelque chose, argent, terre, justice. Des menteurs fieffés… Et les gentes dames, les nobles sires de ma cour ne valent pas mieux. Je suis entouré d’imbéciles et de flagorneurs. De quoi devenir fou, Ned. La moitié d’entre eux n’osent pas me dire la vérité, les autres sont incapables de la trouver. Il m’arrive, certaines nuits, de déplorer notre victoire du Trident. Bon non, pas vraiment, mais… » *
« [Mestre Luwin] C’était un petit homme gris aux yeux gris, vifs et pénétrants. L’âge avait passablement clairsemé ses mèches grises. Sa robe de laine grise à parements de fourrure blanche l’avouait assez de la maisonnée. De ses longues manches flottantes munies de poches intérieures où il ne cessait de fourrer des objets, le vieil homme extrayait avec la même prodigalité tantôt des livres, tantôt des messages ou bien des tas de trucs bizarres ou encore des jouets pour les enfants, tant de choses enfin que Catelyn s’émerveillait toujours qu’il pût encore lever, si peu que ce fût, les bras. » *
« – Que le gosse survive, il sera infirme. Pire qu’infirme. Un repoussoir. Parle-moi plutôt d’une bonne mort proprette. Tyrion ne daigna répondre que d’un haussement d’épaules qui souligna sa difformité. – En matière de repoussoirs, tu me permettras d’avoir un autre avis. La mort a quelque chose d’effroyablement définitif. La vie ouvre, elle, sur d’innombrables virtualités. » *
« Tous les corridors mènent quelque part. Toute entrée implique l’existence d’une sortie. La peur est plus tranchante qu’aucune épée. » *
« Les rues de Port-Réal étaient sombres et désertes. La pluie les avaiet vidées. Chaude comme du sang, opiniâtre comme de vieux remords, elle battait la tête de Ned et gouttait à grosses gouttes sur son visage. » *
Voilà une référence en SF que je n’ai pas hésité à lire quand j’en ai eu l’occasion:
Dans le futur, les nations ont aboli les guerres et la misère. Mais à quel prix? Gouvernés par un ordinateur géant, les hommes sont – à l’aide d’un traitement hormonal mensuel adéquat – uniformisés, privés de toute pensée originale. Dans un univers où il n’existe que quatre prénoms différents pour chaque sexe, le jeune Li RM35M4419 va hériter de son grand-père d’un étrange cadeau : un surnom, Copeau. Ce sera le début pour lui d’une odyssée qui va l’amener d’abord à s’accepter en tant qu’individu, puis à la révolte. Il n’est heureusement pas seul, d’autres ont décidé de se rebeller. Mais seront-ils assez forts pour lutter contre Uni, le super-cerveau informatique de cette humanité déshumanisée ?
Ce livre est flippant… Une société entièrement uniformisée, contrôlée, maîtrisée, où tout est lissé, et l’individualité comme les sentiments forts sont soigneusement étouffés par un « traitement » que chacun doit prendre régulièrement et systématiquement.
Tout est réglé comme du papier à musique – ou plutôt du code informatique, puisque c’est plutôt ça: Uni sait tout, UniOrd fait tout. Inutile de s’inquiéter, inutile de se poser des questions, inutile de réfléchir plus que de raison.
La manipulation est parfaite, le moindre écart est aussitôt repéré, alerté et corrigé par la délation et l’auto-dénonciation sous couvert de confession… Le système est implacable.
Les quelques rares qui en viennent à penser et ressentir par eux-mêmes doivent déployer des trésors de vigilance et d’astuce pour garder leur lucidité et sortir du système.
Cette poignée de rebelles va tenter le tout pour le tout et en baver sacrément, dans un périple inégal contre la toute-puissance d’Uni… Et tout ça pour se heurter à une amère désillusion.
Malgré tout, un certain projet finit par aboutir, mais avec un goût bien différent…
En fait, ce bouquin est désespéré, c’est très dur. Mais c’est aussi une vraie réflexion sur le libre arbitre, la manipulation de masse, l’extrêmisme des dictatures, des religions, de la société… et tant d’autres choses!
A mon sens, c’est vraiment un livre qu’il est bon d’avoir lu une fois dans sa vie.
* * * * * * * Le coin des citations * *
« – Ecoute-moi, Li RM 35M26J449988WXYZ, lui dit Papa Jan. Ecoute-moi bien, car je vais te dire une chose fantastique, une chose incroyable. De mon temps – tu m’écoutes? – il y avait plus de vingt noms différents rien que pour les garçons! L’aurais-tu cru? Par l’Amour de la Famille, c’est la vérité. Il y avait Jan et Jean, Amu et Lev, Higa, Mike et Tonio! Et du temps de mon père, il y en avait encore davantage, peut-être quarante ou même cinquante! Tu ne trouves pas ça grotesque? Tant de noms, alors que les membres se ressemblent tous et sont parfaitement interchangeables? As-tu déjà entendu chose plus stupide?
Copeau marmonna un vague assentiment, sentant que Papa Jan voulait dire juste le contraire, et qu’en fait ce n’était ni stupide ni ridicule d’avoir quarante ou cinquante noms rien que pour les garçons. » *
« Dans un coin, il y avait une porte munie d’un lecteur, mais Papa Jan saisit la main de Copeau, le forçant à rabaisser le bras. – Mais le lecteur… dit Copeau. – Non, dit Papa Jan. – Nous n’allons pas… – Si, dit Papa Jan. Copeau regarda fixement Papa Jan, et Papa Jan le fit passer à côté du lecteur, ouvrit la porte, le poussa à l’intérieur puis vint le rejoindre, tirant sur la porte pour la refermer rapidement malgré la lenteur de la fermeture automatique. Copeau le regarda en frissonnant. – Tout va bien, dit Papa Jan sèchement. (Puis, plus du tout sèchement, il répéta en prenant la tête de Copeau entre ses deux mains: ) Tout va bien. Il ne t’arrivera rien. Je l’ai déjà fait très souvent. – Nous n’avons pas demandé, dit Copeau, encore tremblant. – Tout va bien, répéta une fois de plus Papa Jan. Ecoute. A qui appartient UniOrd? – Appartient? – Oui. A qui appartient l’ordinateur? – A… A toute la Famille. – Et tu es un membre de la Famille, exact? – Oui… – En partie, il est donc à toi, n’est-ce pas? Il t’appartient, et non le contraire. Tu ne lui appartiens pas. – Peut-être, mais nous devons demander avant de faire quelque chose! – Aie confiance en moi, Copeau, je t’en prie. Nous n’allons rien prendre, nous n’allons même rien toucher. Nous allons tout simplement regarder, rien d’autre. C’est pour cela que je suis venu aujourd’hui. Pour te montrer le vrai UniOrd. Tu m’as dit que tu voulais le voir, n’est-ce pas? » *
« Crois-nous. Nous ne sommes pas malades, nous sommes sains. C’est le monde qui est malade – malade de chimie et d’efficacité, d’humilité et de bonne volonté. » *
« Flocon de Neige regarda Copeau d’un air sinistre. – Pourquoi a-t-il fallu que tu nous le dises? Roi répondit pour lui: – Afin que nous connaissions une heureuse tristesse. Ou était-ce un bonheur triste, Copeau? » *
« Et que ferions-nous du monde, lorsque plus rien ne serait contrôlé – lorsque les usines se seraient arrêtées, lorsque les voitures se seraient écrasées et que les carillons auraient cessé de sonner – faudrait-il que nous devenions pré-U au point de dire une prière pour lui? » *
Aux Imaginales 2011, je m’étais offert ce bouquin dont j’avais entendu beaucoup de bien et qui m’alléchait grandement:
Panam, dans les années 1880 : les humains ont repris depuis longtemps la main sur les Peuples Anciens. Sylvo Sylvain a posé son havresac dans la rue Farfadet, gouailleuse à souhait. Chapeau melon vissé sur le crâne, clope au bec, en compagnie de son fidèle ami Pixel, il exerce la profession exaltante de détective privé et les affaires sont nombreuses ! Des adultères à photographier, des maris jaloux, des femmes trompées, etc. Ni très rémunérateur, ni très glorieux que tout ceci. Alors, Sylvo fréquente assidûment les bars, les cafés et les lieux de plaisir en tout genre où son charme envoûte ces dames…
Jusqu’au jour où, lors d’une banale enquête de routine, il se trouve mêlé à une machination dépassant l’entendement. Le voilà, bien malgré lui, chargé de l’affaire par l’un des trois puissants ducs de Panam. Saura-t-il tirer son épingle de ce jeu compliqué et dangereux ?
Je l’ai finalement lu il y a qelques mois. Eh ben, c’est du bon polar fantasy comme je les aime.
Dans un univers bien construit qui transpose Paris à un Panam fantastique, où elfes et nains côtoient les humains dans un melting-pot plutôt malheureux.
* « Etranglé entre deux mondes hostiles, semi-renégat indésirable parmi les siens, nain honni parmi les autres, il n’était nulle part le bienvenu. Au jeu de la patate chaude, il tenait le rôle de la patate. » *
Les jours et les heures s’y nomment différemment: maigredi, l’heure du Second Vin… ça donne une vraie patte fantasy, et puis bien sûr on retrouve certains échos altérés de notre Paris, tel ce quartier Mygale que j’ai mis quelques temps à reconnaître comme Pigalle… C’est vraiment sympa
Et puis il y a quelques traits d’humour succulents et tout un tas de petites références glissées ici et là qui m’ont collé de grands sourires au fil de l’intrigue, l’air de rien, et rien que pour ça je suis fan
*
« Au comptoir, un début de bagarre libéra opportunément un tabouret dont je m’emparai. Je me sentais bien seul. A ma gauche, un vieux loup de mer fumait sa pipie en vantant les mérites de épinards à une bande de marins d’eau douce, à ma droite, un jeune homme enterrait bruyamment sa vie de garçon avec une demi-douzaine d’amis. »
*
« Pour cela, il me fallait mettre la main sur ce garnement de Broons. Avec son aide, je me faisais fort de déjouer n’importe quelle filature. Par chance, je l’aperçus devant l’épicerie de Grüdi. Il discutait avec une amie à lui, une petite brune au visage lunaire, excentrique, connue de tout le quartier pour ses idées farfelues. Elle portait un nom marrant, Cheval ou quelque chose comme ça. »
*
On y rencontre même un journaliste nommé Jacques Londres
Et le style général est bon, fluide et vivant, cool et agréable à lire… L’intrigue recoupe bien les ficelles du genre et je l’ai trouvée bien ficelée.
Avec ça, j’aime beaucoup le personnage de Sylvo, détective elfe atypique, classy et désabusé, un brin glandeur – tout ce qui fait un bon détective sympatique, quoi – et son co-équipier l’espiègle pillywiggin Pixel.
Et les personnages ont de vraies histoires, de riches backgrounds dont on découvre quelques pans savamment distillés pour mieux les savourer.
J’aime bien aussi les parallèles avec notre propre société, et la critique par ce biais de certains de ses aspects les plus moches. Ca ajoute encore au personnage de Sylvo et à l’étoffe du décor.
Tout comme les coupures de presse à l’ancienne qui prennent parfois le relai de la narration
Bref: je me souvenais que j’avais bien aimé, et maintenant que je l’ai presque entièrement relu alors que j’étais juste partie à le refeuilleter pour cette chronique, je peux confirmer que c’est un énorme coup de coeur!
Et pour une fois, j’approuve assez le commentaire d’accroche qui chapeaute la 4° de couverture:
« Peuplé de références, de personnages truculents, d’humour et d’humeur, Rue Farfadet est un roman que le lecteur gardera longtemps en mémoire. »
* * * * * * * Le coin des (longues) citations * *
« Autour de moi, c’était l’hystérie. La foule massée autour du café s’était débandée comme un seul homme à la vue du monstre, mais à présent qu’il avait fui, les gens affluaient de nouveau. Des cris fusaient de toutes parts, on appelait la garde, les blessés gémissaient de plus belle. Chacun y allait de son commentaire, on réclamait la tête du troll, sa capture, son exécution publique! Les plus inconscients appelaient à le poursuivre: étripons-le! sus à la bête! et autre joyeusetés de cet acabit. Non, décidément, les trolls n’étaient plus ce qu’ils avaient été, tout juste des bêtes nuisibles, un conte effrayant, un genre de croquemitaine. Etais-je le seul à me souvenir qu’un seul d’entre eux, même moribond, était plus puissant que mille crétins? » *
« Je ne sais comment t’expliquer ce qui nous sépare. Elfes et humains ne vivent pas dans le même univers, ma belle, c’est tout. Pour les elfes, les humains sont… insensés. C’est le mot: insensés. Pour nous, vous êtes une race de fous furieux, un peuple girouette chez qui tout n’est que déraison. – C’est exactement ce que disent les hommes des elfes. Vous n’êtes que des barbares. » Je me resservis en ouisk. – Ah oui, c’est vrai… C’est un mot qui revient souvent dans votre bouche, à propos de vous-mêmes, civilisés. Vous êtes le rempart de la civilisation face à la barbarie. Quelle comédie! Civilisés! Ha!… Oh, pour ce qui est de vous gargariser de mots nobles, partage, justice, vous êtes champions, ça oui! Mais dans le même temps, votre profusion de lois autorise le fort à écraser le faible en toute impunité. Et il le fait! Sans honte ni remords! Alors maintenant, imagine… L’elfe regarde les hommes et se dit, troublé: quelle étrange façon de partager les fruits de la terre! Pourquoi celui-ci a-t-il dix fois, cent fois plus que le nécessaire, quand celui-là est démuni de tout? Et pourquoi cet homme a-t-il privé cet autre homme de ressources? Ce type est un dangereux malade! Qu’attendent donc les autres pour réagir?… Quoi? Il a le droit de le faire? C’est impossible, voyons! Personne n’a le droit de priver quelqu’un de subsistance! » Bon sang, quelle tirade! J’en étais tout assoiffé. « Ah oui? s’insurgea Eléonore. Que dire, alors, de ton peuple? Pour ce que j’en sais, vous avez la justice sommaire. La peine de mort est quasiment votre seule réponse au crime, paraît-il. – Notre seule réponse au meurtre, c’est exact. Celui qui tue volontairement, l’assassin, celui-là doit mourir. Comme sa victime. – Voilà qui n’est pas très civilisé. – Pour nous, c’est justice. Et il y a si peu de meurtres dans nos Forêts! »
« Pug acquiesca et sortit précipitamment, laissant son maître regarder le tas de livres qui s’étalait devant lui. Avec regret, Kulgan prit le plus proche et le plaça sur une étagère. Au bout d’un moment, il en attrapa un autre et le fourra dans son sac. – Un seul, ça ne peut pas faire de mal, dit-il à l’adresse du spectre invisible d’un Tully réprobateur en train de secouer la tête. Il remit les restes des livres sur l’étagère, sauf le dernier volume, qu’il glissa dans son sac. – Très bien, ajouta-t-il d’un air de défi, va pour deux! »
*
« Les magiciens, le chasseur et le prince regardèrent tous les quatre ce que contenait la pièce. A l’exception d’un mur nu duquel on avait récemment dû enlever une bibliothèque ou un placard, la pièce entière était tapissée de grandes étagères qui montaient du sol au plafond, lourdement chargées de livres et de parchemins. Pug et Kulgan étaient presque paralysés par la masse de tous ces écrits, incapables de choisir par où commencer leurs investigations. »
(Krondor/La Guerre de la Faille, 1: Magicien – R.E. Feist)
J’ai longtemps été attirée par « Le Boucanier du roi », de R.E. Feist, pour sa superbe couverture. Or, c’est un tome situé assez loin dans les nombreux cycles des Chroniques de Krondor ; je m’étais donc dit qu’un jour je m’y mettrais correctement.
L’occasion est arrivée quand Raymond E. Feist a été annoncé comme invité d’honneur à Trolls & Légendes 2013, et même s’il n’y est finalement pas venu parce qu’il était malade au mauvais moment, ben voilà, je m’y suis mise. (ma lecture remonte donc au mois de mars dernier)
Pug est un apprenti dans le château du Duc de Crydee dans le royaume de Krondor, sur Midkemia. Son maître est Kulgan le magicien de la cour. Mais si Pug est indéniablement doué pour la magie, aucune des formes que l’on donne à cet art en Krondor ne semble lui convenir. C’est en changeant de monde qu’il trouve sa voie et apprend d’un magicien immortel que son destin est de sauver le monde d’une menace divine millénaire.
Il faut déjà dire que le fait d’avoir lu les deux premiers tomes de la Trilogie de l’Empire co-écrite avec Janny Wurtz (il faudrait que je la chronique et finisse, un jour) m’a sûrement servi: j’avais déjà une bonne connaissance de l’Empire Tsurani et cet autre monde ainsi que ses coutumes m’étaient donc déjà familiers.
Et si ce monde inspiré du Japon médiéval m’avait paru intéressant mais un peu longuet dans la Trilogie de l’Empire, ici il apporte un intérêt et un dépaysement bien plus grands
Mais je préfère de beaucoup Midkemia, du côté med-fantasy très traditionnel avec ses fiefs, ses épées, ses chevaux, ses elfes, ses dragons anciens, ses nains, ses pirates, etc…
Bon, j’ai un peu de mal avec le nom du Duc de Crydee, là, conDoin, mais j’ai beaucoup aimé le suivre, lui et sa cour et sa famille, dans cette guerre de longue haleine pour tenir tête à l’envahisseur. Amos Trask me paraît également un personnage très prometteur…
J’ai bien aimé aussi comment tout se goupille à la fin, un nouvel ordre du monde (*des* mondes) qui prend la succession et marque le jalon d’un cycle, presque une période générationnelle, dans l’histoire de cet univers et de ses personnages principaux.
Malgré tout, je ne peux m’empêcher de trouver le tout très classique, et il me manque un petit je-ne-sais-quoi.
C’est assez contradictoire, puisque j’apprécie le parallèle entre les deux mondes et leurs cultures, leurs visions de la magie, la quête aux accents initiatiques de Pug/Milamber et celle de Tomas… que je ne me suis pas spécialement ennuyée, que j’ai repéré quelques traits d’humour, que l’ambiance générale me plait bien… Mais faut croire que ça ne (me) suffit pas.
Le style (ou la traduction) est peut-être trop simpliste. Peut-être une psychologie des personnages trop convenue.
Je verrai comment ça tourne par la suite…
* * * * * * * Le coin des citations * *
« C’est une marque de sagesse de savoir ce que l’on veut et c’est une marque de sagesse encore plus grande de savoir que l’on y est arrivé, approuva Dolgan. – En efft. Et il est plus sage encore d’être conscient de ce qu’on ne pourra jamais avoir, car l’envie peut rendre fou. » *
« Il y a bien des manières d’aimer quelqu’un. Parfois on a tellement envie d’être amoureux qu’on n’est pas trop regardant sur la personne. D’autre fois, on fait de l’amour quelque chose de si pur et de si noble que nul ne peut correspondre à la vision que l’on en a. Mais pour la plupart, l’amour est une reconnaissance, l’opportunité de dire: « Il y a quelque chose en toi que je chéris. » Cela n’oblige pas les gens à se marier, ou même à avoir des relations physiques. On aime ses parents, on aime sa ville ou son pays, on aime la vie, on aime les gens. Tout cela a beau être différent, c’est le même terme. » *
« – Vous parlez par énigmes. Macros eut un sourire triste et amer. – La vie est une énigme, qui repose entre les mains des dieux. Leur volonté doit être faite et de nombreux mortels verront leur vie changée. » *
« Le temps passé à l’Assemblée lui avait rendu sa véritable identité, comme on le lui avait dit. Cette identité fut pour lui la clé de sa maîtrise si inhabituelle de la magie supérieure. Il était lié à deux mondes réunis par une grande faille. Tant que ces deux mondes resteraient ensemble, il tirerait son pouvoir des deux à la fois, ce qui lui donnait deux fois plus de pouvoir que ce dont disposaient les autres Robes Noires. Il eut ainsi la révélation de son véritable nom, ce nom qu’il ne devait jamais prononcer s’il ne voulait pas qu’un autre puisse le contrôler. Dans l’ancien langage tsurani, inusité depuis le temps de la Fuite, cela voulait dire: ‘celui qui se tient entre les mondes’. «
* « Pug acquiesca et sortit précipitamment, laissant son maître regarder le tas de livres qui s’étalait devant lui. Avec regret, Kulgan prit le plus proche et le plaça sur une étagère. Au bout d’un moment, il en attrapa un autre et le fourra dans son sac. – Un seul, ça ne peut pas faire de mal, dit-il à l’adresse du spectre invisible d’un Tully réprobateur en train de secouer la tête. Il remit les restes des livres sur l’étagère, sauf le dernier volume, qu’il glissa dans son sac. – Très bien, ajouta-t-il d’un air de défi, va pour deux! » *
Or donc, en plus du combo épique avec Solenne aux Imaginales et à Geekopolis, j’avais vaguement repéré le festival des Fééries du Bocage qui revenait pour sa 2° édition et qui me tentait un peu pour tester. Quand l’affiche annonçant un concert de Luc Arbogast est passée, ça a été décisif…
Solly étant déjà très très fan et moi l’étant assez depuis que je l’avais découvert justement grâce à elle au retour de Trolls & Légendes, c’était bien un argument de poids, elle pour le revoir, moi pour expérimenter « en vrai ». Avec ça, la liste des invités présentait bon nombre d’auteurs et illustrateurs que j’aime, dont certains que j’avais ratés à Trolls (je me suis même dit à un moment que le Bocage c’était un peu un Trolls 2 quand j’ai vu ça ), et le grand monsieur Pierre Dubois, et Séverine Pineaux, etc etc… Et des artisans géniaux, tels les Cuirs de Belfeuil, ou Terra Nostra…
Bon, mais tout ça était un peu loin, quand même. En région parisienne, même, si on y regardait bien. Et en train c’était un peu compliqué… Mais Google estimait l’itinéraire à 4h à la louche, même en évitant les autoroutes. J’ai pas mal hésité, n’appréciant le volant que moyennement… Et puis j’ai décidé de tenter le tout pour le tout, avec l’aide de Solly en copilote de choc. Ca m’a pas empêché de bien stresser avant, parce que je n’avais jamais conduit sur d’aussi longues distances d’un coup, que je ne savais pas comment la route allait se présenter (notamment s’il n’y aurait pas de trucs que je déteste voire supporte pas, genre autoroutes déguisées en voies rapides, traversées de villes merdiques, etc), et que c’est un des domaines qui peuvent me stresser le plus dans la vie. Et que j’étais pas forcément hyper reposée du combo du week-end précédant. Mais en fait ça s’est très bien passé, et même si effectivement ça a été long et fatiguant, je n’ai eu aucune réelles difficultés et encore moins de majeures. Sans copilote ça aurait été une autre histoire, mais mine de rien ça donne un peu d’assurance en soi
BREFLE. Après la soirée du dredi à papoter (et baver devant les dessins de Jissé), nous partîmes donc le samedi matin (enfin vers 10-11h… ben quoi, deux zombies du matin ça a du mal à décoller) sous un ciel plutôt beau. D’ailleurs on a eu beau temps tout le week-end, et c’était super agréable pour profiter des chouettes paysages sur la route
Après quelques 5-6h de route (avec arrêts ravitaillement, pharmacie, vidange humaine, tournage en rond et pestage contre les signalisations mal foutues), dont un aller-retour à l’hôtel (étonnamment bien, magré le doublé avec bar que j’aime jamais), on est donc arrivées en fin fin de journée sur le festival. On a quand même pris un ticket pour la dernière demi-heure, histoire de faire un repérage, prendre la température, tout ça… et saluer vite fait Luc Arbogast – vraiment rapidement.
Ensuite le festival fermait ses portes le temps de se réorganiser pour le concert, donc on est retournées patienter à l’entrée. Mon mode « jukebrain » étant particulièrement actif, on avait de quoi lutter pour se libérer des trucs-qui-restent-dans-la-tête-inopinément (genre « Kraken » ou « Adopte un zombie » de MagoYond, ou « Les chaussettes du nain » et autres tubes du Naheul…).
Et puis on a eu le son des balances, et ça fait déjà quelque chose d’entendre pour la première fois le bouzouki si caractéristique, la vielle, et les envolées de cette voix incroyable… Joli petit avant-goût
Après encore un peu d’attente et de réorganisation, on a pu se caler dans les premiers rangs, un peu sur le côté. Le temps que ça se remplisse, que ça bouge un peu… J’ai été agréablement surprise de voir arriver Pierre Dubois dans un groupe d’invités… Et puis il est monté sur scène, j’ai cru qu’il allait juste dire un petit mot d’intro à la soirée – je dois dire qu’on n’avait pas étudié le programme à fond. Et en fait il s’est mis à raconter (Gauvain et la Femme Hideuse), avec toute la verve et le brio dont ce grand monsieur est capable…
Au début on se dit « mais heu, ça va encore retarder le conceeert », et puis très vite on s’en fout, parce que comment ne pas se laisser emporter… C’était même frustrant de le voir obligé d’accélérer l’allure sur la fin parce qu’il commençait à déborder (bref, Pierre Dubois, quoi).
Un petit changement de set en une dizaine de minutes, avec le retour de Mahalia en musique d’ambiance, et puis tadam, le batteur Jean-Lou Renou s’installe presque en catimini, la musique qui passe à un autre niveau, et Luc Arbogast prend place, complètement transcendé par le contexte de la scène.
Quelques trilles dans les aigus, avec cette pureté et cette puissance bluffantes… Et puis le bouzouki entre dans la danse, et les clochettes au pied, et tout d’un coup des postures de rockeur ressortent inopinément
J’ai ressenti cette alternance tout au long de la soirée: des moments d’émotion pure, a couper le souffle, puis un rythmé plus soutenu qui ramène sur terre, dans le festif. Très à l’aise Luc fait même des petits jingles de pub au bouzouki irlandais lors des transitions Cette légèreté en est même un peu déstabilisante, du moins désarmante: en fait ses commentaires et plaisanteries soulagent la surcharge émotionnelle de son art – un art puissant qu’il donne sans compter, avec le coeur. Et c’est avec le coeur qu’on le perçoit: très vite on oublie complètement les portables et appareils photos, d’autant plus qu’on réalise que c’est le genre de moments impossibles à capturer autrement qu’en se forgeant ses souvenirs personnels en en profitant pleinement dans l’instant.
De toute façon, même en tentant, on peut difficilement faire mieux que le très talentueux photographe UbikwiT qui se charge de faire une moisson d’images de grande qualité:
Et c’est aussi très participatif, il y a tout le temps un aller-retour avec le public – ça crée un lien fort, une ambiance très particulière qui nous immerge et nous incite à nous concentrer uniquement sur ce partage-là, le plaisir de ce cadeau apprécié. (Et Luc tance régulièrement les quelques irréductibles accros à Facebook qui ne lâchent pas leur mobile )
C’était vraiment un concert magique, et très fort. Je ne saurais pas retrouver avec certitude tous les titres qu’il a interprêtés, mais je peux dire que j’ai retenu le Cant del matin/Aurora borealis, Darjeeling Caravan, Les égaux de Landrais, l‘Adagio d’Albinoni, Stella splendens, et Ad mortem festinamus, qui m’ont beaucoup remuée…
Sans parler de Quinze marins et Le Corsaire/le grand coureur(aah, les chansons de marins, avec les « Yop-là ho, une bouteille de rhum » et « Allons les gars gai gai, allons les gars gaiement »), et puis Le mariage anglais (un trad qui est déjà dans mes grands préférés de Malicorne), et La blanche hermine.
Que du bonheur. Qui s’est fini bien trop vite, évidemment, même s’il avouait avoir du mal à tenir la voix sur la fin (et on a même pas eu de vielle )
Il y avait ensuite une séance de dédicaces, mais vu son soulagement fatigué quand il a vu qu’on était les dernières à le solliciter, on n’a pas traîné plus et on est reparties à l’hôtel.
* * * * * *
Le lendemain, on est retournées sur le festival sur le coup de onze heures (ben oui, dur de se priver d’une grasse mat’ quand elle se présente).
On a commencé par retourner baver plus longuement devant les Cuirs de Belfeuil, et Solenne s’est offert un magnifique petit sac trop beau
Juste à côté, je me suis laissée tenter par des bonnes confitures/gelées…
Et zou, j’ai à nouveau donné libre cours à mes admirations livresques – et j’ai même réussi à ne faire que peu d’achats, ayant ramené pas mal de bouquins à moi pour faire dédicacer.
J’ai donc eu le grand plaisir de revoir Amandine Labarre, Laurence Péguy, et Séverine Pineaux!
Et pendant que ce dernier me dessinait des elfes (j’ai pas osé dire que je préférais les nains) en tentant d’éviter de s’endormir au doux son de la flûte d’Eve McTelenn, j’ai repéré Pierre Dubois au mini camp médiéval…
Donc après j’ai osé aller m’incruster pour lui demander une dédicace dans mon « Gothic Faeries » de Severine Pineaux qu’il avait postfacé. J’ai pas regretté, j’ai pas eu l’air de déranger, et c’était très sympa, j’ai adoré ce petit moment avec eux (malgré un petit pic de timidité) pendant que le Grand Monsieur me gratifiait d’une superbe dédicace, après m’avoir complimentée pour mon costume (kilt et haut-à-froufrous-pseudo-jabot, warbelt et bracelet en cuir, collier steampunk d’Unseelie) qui le faisait penser à « une petite leprechaun ».
Ensuite, on a fait un dernier tour du marché extérieur, et on s’est arrêtées sur un stand que j’ai fini par reconnaître comme celui où j’avais acheté mon diadème à Trolls: Terra Nostra! A la base j’avais juste repéré l’encens naturel, et puis Solly a flashé sur des bracelets en cuir que j’ai mis trois plombes à remarquer, tellement y’a de choses tentantes sur ce stand… et du coup j’ai flashé aussi, c’était la fête
J’ai aussi voulu faire un tour chez l’Atelier du Troll, dont j’aime bien les bonnes idées, même si c’est du travail un peu moins bien fini. J’ai moyennement apprécié aussi les corbeilles de vrac avec un panneau indiquant « à partir de 6€ » et en réalité très peu d’articles réellement à ce prix-là dans le tas, et beaucoup d’autres bien plus chers. J’ai quand même craqué pour un petit bracelet tout simple, et une chute assez large de cuir épais pour accompagner la chute de cuir tout fin et souple que j’ai déjà et m’amuser avec
Et puis voilà, on est reparties pour le périple routier, toujours avec le soleil, d’abord en silence, puis avec encore un peu de zic et de papotage en tous genres…
Ce p’tit festival est bien sympa, ça valait le coup. Et en plus, j’ai gagné un level en tenue de route
Bon, bon, bon. Ces Imaginales ont eu un peu de mal à s’organiser, pour moi, et ça s’est surtout transformé en un week-end un peu bizarre de picorage, périple ferroviaire avec barda intégré, et d’un certain décalage de fatigue. Mais j’en suis quand même contente
Au départ, je voulais surtout accompagner Galoo qui tenait assez à y retourner et était très tenté d’essayer le speed dating auteurs-éditeurs. Et puis, j’ai été grandement alléchée par la présence de Andreas Eschbach à l’affiche. Ensuite, j’ai voulu y traîner Solenne pour lui faire tâter du festi, lui offrir une petite escapade, et puis la rencontrer de plus près. Et alors, on a découvert que le Naheulband faisait plein de trucs – dont un concert – au festival Geekopolis qui se déroulait le même week-end… Mais l’hôtel à Epinal ne pouvait pas être annulé et je ne pouvais pas abandonner complètement Galoo. Et le dating pouvait aussi être tenté par Solenne. Mais quand même, un concert de Naheul c’est trop tentant, tout comme l’occasion de tester un autre et nouveau festival… Donc on a fini avec le meilleur compromis: le combo, les deux à la fois! En repartant d’Epinal le samedi après-midi, on pouvait assister au concert et voir Geeko le dimanche matin.
J’ai donc été récupérer Solly jeudi soir, avec déjà un peu de papotis (et de « chachaaa!!! », et de chantonnages à base de Naheul – et de customming de chapeau poulet, baptisé Pouletto, avec une selle et tout pour la chevauchée des poulets ^^), et puis le vendredi on s’est levées tôt pour filer à l’autre gare et débarquer à Epinal sur le coup de 14h30.
Ma batterie de téléphone étant déjà très faible, j’ai décidé que je ferais pas de photos cette année – à peine une ou deux le lendemain. Après tout, plein d’autres en font, et c’est toujours autant de gagné sur le temps de profitage du festi (déjà bien assez coup-de-vent) et de chroniquage. (et je n’ai pas non plus photographié la plupart de mes bouquins et dédicaces, ni linké tout le monde, désolée) (et puis tant que je n’ai pas trié et vidé la mémoire de mon phone, le déclencheur met plus de temps et les 9/10° de mes photos sont bougées ou floues… ça n’aide pas!)
(mais quand même, les vannes ouvertes sur la rivière en passant sur le pont habituel, ça se rate pas ^^)
Galoo n’étant pas encore arrivé, on a fait un premier tour de repérage, et posé nos gros sacs au stand de ActuSF où j’ai aussitôt pris mon exemplaire de l’anthologie des Coups de coeur des Imaginales, avant d’aller se poser nous-même pour un petit bout de la conférence « Créateurs d’univers » au Magic Mirror 2 (doté d’une nouvelle façade tout aussi magnifique), avec Joslan F. Keller, Kai Meyer, Stéphane Beauverger, Mathieu Gaborit, et Pierre Pevel, modéré par Anne Besson. Je me souviens surtout de la réflexion sur la documentation historique ou le choix de rester sur le fantasme intact, comme pour les Lames du Cardinal ou Ambremer pour Pierre Pevel, ou la démarche de Stéphane Beauverger de bien se caler pour dé-Disneyifier l’image des pirates… Mais sinon, d’une manière générale, Solly trouvait que la conférence n’était qu’un ramassis de lieux communs, et je dois dire que j’étais hélàs assez d’accord. Redlisterdwarf, du Vadem’, m’a saluée mais comme ma batterie de portable venait de mourir et que je n’ai pas compris ses chuchotements, je ne l’ai pas su sur le moment… Encore raté!
Ensuite, je me suis arrêtée au stand du SMD qui refaisait son opération d’échange de livres contre des appareils électroniques usagés à recycler. J’avais deux vieux câbles cassés, je suis repartie avec « Le héros de la vallée » de Jonathan Stroud et le tome 1 de Fils-des-Brumes de Brandon Sanderson, les 2 en édition poche, et surtout par curiosité (le Sanderson, je pensais me le faire en e-book).
De retour dans la Bulle, mon repérage s’est un peu précisé, et j’ai commencé à retrouver les coupines et autres têtes connues Galoo nous a aussi rejoint à peu près à ce moment-là. C’est là que j’ai vraiment commencé à jongler entre les retrouvailles, les découvertes, les files d’attente et les dédicaces, les mini discussions avec les auteurs et les amis – sans jamais rester très longtemps avec qui que ce soit, à mon grand regret… Je me sentais un peu décalée, déjà fatiguée, et un peu pressée par le temps pour essayer d’en profiter un max avant de repartir le lendemain. Mais du coup, on en profite forcément moins bien quand on prend moins le temps, c’est plus coup-de-vent et superficiel.
M’enfin, c’était quand même cool d’avoir quelques gribouilles et bafouilles avec notamment, non-exhaustivement, en vrac et potentiellement dans le désordre: Rachel Tanner, Mélanie Fazi, Lionel Davoust, Olivier Gechter (Vert lui a rameuté tout le monde pour « Le baron noir »), Gail Carriger (très charmante et au look bien raccord à son univers), Jean-Philippe Jaworski, Mathieu Gaborit, Johan Heliot, Oph…
Et donc aussi Vert, Snow, Lynnae, Lelf et Herbie, Olya, Shaya, TigerLilly, Lhisbei…
Quand Galoo et Solly sont partis au dating, j’ai traîné encore un peu, j’ai été écouter un bout de la conférence « La ville de demain » mais Sara Doke n’y parlait pas assez à mon goût et l’élu beaucoup trop, j’ai donc fini par repartir en quête de quelques dédicaces. J’ai d’ailleurs passé un très bon petit moment avec Raphaël Albert, très sympa et agréablement déconneur
Puis, comme le temps passait et que les repas entre potes s’improvisaient mais que je ne voyais pas revenir mes speed-daters, je me suis débrouillée autant que possible pour récupérer nos sacs et s’organiser vite fait, et au final on a réussi à s’en sortir et rejoindre à temps la table de Snow, Lelf et Herbie, Lynnae et sa cousine. Ces dernières nous ont régalé de leur feuilleton familial, un très grand moment Et j’ai été ravie que Galoo et Solly soient ressortis contents de leur speed dating, avec des pistes éventuelles, des contacts, des conseils et idées… (et accessoirement je me suis rendue compte que si, je ‘connaissais’ la plupart des éditeurs impliqués) Et du coup j’ai eu l’impression que Solly profitait vraiment du voyage pour la première fois, une fois le stress et la migraine passés *soulagement et kiffage*
* * * * * *
La nuit fut courte (surtout avec mon réveil oublié de déprogrammer qui a sonné à 6h30 et qui a emmerdé tout le monde sauf moi qui dormais bien à fond ). De retour au festival, on a surtout tourné dans la Bulle…
J’ai été voir Gudule pour une dédicace dans l’antho (ça fait tout bizarre de voir une auteure que j’ai lu pré-ado dans ma sphère SFFF actuelle), et puis Snow m’a parlé d’une revue gratuite, ce qui ne se refuse jamais. C’est ainsi que j’ai découvert Mythologica dont le n°0 était effectivement offert sur le festival, et ça m’a tout l’air d’être un truc très sympa et intéressant.
Dans la foulée j’ai pu le faire dédicacer par Nathalie Dau qui a un texte et un dossier dedans (et ça me fait toujours plaisir de la revoir), et qui m’a montré les super gâteaux personnalisés que lui avait offert Acta Est Fabula
En continuant mon p’tit tour, j’ai pu prendre mon tome 2 des enquêtes de Lasser, dédicacé par Philippe Ward et Sylvie Miller.
En passant devant l’aile des principaux invités, j’ai fini par avoir un doute sur le monsieur assis derrière les livres d’Andreas Eschbach… Et oui, c’était bien lui-même! Je ne sais pas pourquoi, je me l’étais imaginé avec un physique complètement différent, très imposant, peut-être plutôt du genre américain, en fait. J’étais passée devant lui 3 fois la veille en le prenant pour un interprète glandouillant près de Kai Meyer… Du coup j’étais légèrement confusionnée, en plus du fait que je n’ai toujours rien lu d’autre que « Des milliards de tapis de cheveux » (même si j’aime ce bouquin tout particulièrement), et j’ai bafouillé lamentablement. Pas vraiment comme ça que j’avais imaginé le rencontrer
Bref, j’ai ensuite trouvé Fabrice Colin à sa place pour une rapide dédicace qui complète mon « Confessions d’un automate mangeur d’opium » adoré, sans vraiment discuter là non plus… Puis Rachel Tanner à qui je n’avais fait signer que la première des deux anthologies sorties à l’occasion du festival de cette année dans lesquelles elle a des textes, et Sire Cédric que j’avais un prétexte pour approcher pour la première fois, depuis le temps que je le voyais sur les festivals, ça fait plaisir
Et j’ai pris un moment pour patienter dans la file pour Olivier Peru… qui a informé la personne devant moi qu’il arrêterait après elle parce qu’il n’avait toujours pas été manger, et comme je repartais quelques heures plus tard, cette personne a eu la gentillesse de me faire passer devant elle Du coup j’ai pu avoir une petite signature au dos de la planche bonus de mon coffret DVD de Hero Corp en discutant un peu de la saison 3 qui arrive (même si bon, j’aurais bien aimé que mon stylo argenté marche pour customiser le coffret lui-même, j’aurais bien aimé un tit dessin, et j’ai complètement oublié sa présence au sommaire du Mythologica aussi, mais bon vu les circonstances je n’aurais pas voulu trop abuser non plus, et ça peut toujours être pour une autre fois!)
Et puis j’ai filé au Magic Mirror 2 pour la conférence sur la fantasy urbaine avec Raphaël Albert, Mathieu Gaborit, Lionel Davoust, Timothée de Fombelle et François Place, où j’ai trouvé quelques moments intéressants. En particulier, c’est toujours génial quand on peut compter sur Lionel pour ramener sur la table une manière bien prosaïque et cool de lancer une réflexion sur l’urbanisme et son côté utilitaire en opposition à l’enchantement: « à la base, une ville, c’est une bande de types mal rasés qui en ont marre de partir tout le temps chasser le mammouth pour se faire décapiter »
Après ça, ça aurait été l’heure du grand pique-nique sur les bords de la rivière, mais vu le temps c’était mort… Et l’attroupement au fond du bar était nettement moins attrayant. On s’est donc posés dans un coin juste le temps d’avaler nos sandwiches – à côté d’un petit groupe des costumés napoléonniens habituels – et avec une petite interruption pour moi, le temps d’alpaguer Charlotte Bousquet pour l’anthologie, et papoter très très vite fait.
Ensuite on a encore tourné un peu, en s’attardant cette fois sur le stand de Lokomodo où on aurait aimé (re)voir Anthelme Hauchecorne, mais son planning ne se plaçait que sur le dimanche. En même temps, ni Solly ni moi n’avions eu la force d’amener notre « Âmes de verre » à faire dédicacer, c’est qu’un pavé, ça compte, dans le sac!
En revanche, Solly s’est pris le tome de Cheveux-de-Feu et m’a offert le tome 1 qui me tentait, et on s’est plus ou moins laissé tenter aussi par deux autres auteurs présents sur le stand. En passant au paiement, mon bibi m’a encore fait repérer (par Peggy Van Peteghem elle-même, je crois), décidément il m’est bien utile…
Enfin, Solly voulait voir Vyrhelle, et j’avoue que j’ai craqué aussi…
Après cette dernière dédicace, on a été se poser à la conférence sur l’anthologie annuelle Elfes et Assassins avec Lionel Davoust, Sylvie Miller, Pierre Bordage, Rachel Tanner, Xavier Mauméjean, Raphaël Albert, et Fabrice Colin.
Juste après, on a récupéré notre barda et on est reparties vaillament à la gare…
(youpi, j’ai ma photo-par-vitre-du-train! )
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Après un long et laborieux hâlage de notre barda, on est arrivées au festival Geekopolis pour la Nuit du Geek.
Renseignements pris à l’avance, on était persuadées que le concert de Naheulbeuk commencerait à 21h… Du coup on a eu un peu peur en arrivant dans une salle où tout le monde était assis, et où quand la soirée a fini par commencer, une ribambelle de numéros de dance et autres interludes ont été annoncés avant Naheul.
On a appris plus tard par Ladyfae que c’était plutôt 23h, le passage de Naheul. Du coup, on a attendu… Et je dois dire que le reste de la Nuit ne m’a pas vraiment soulevé de hauts niveaux d’enthousiasme. A part le groupe steampunk dans les danses (les Dolls Chronicles) et quelques passages de la chorale geek dans les animations musicales (Negitachi) (dommage qu’ils n’aient pas optimisé l’usage des micros), et la séance de dessin en direct, j’ai plutôt trouvé le temps long.
Heureusement, entre-temps Cécilia, une amie de Solly, est arrivée avec sa petite famille pour gonfler les rangs…
Et enfin, l’heure du concert est arrivée (en retard), une « fosse » s’est mise en place, et on a pu se caser dans un coin devant pour bien voir la scène. En se tournant un peu on pouvait voir l’écran (et se retourner subrepticement pour contempler toutes les têtes de poulet débiles avidemment tournées par là), sur lequel on a d’abord été régalés d’une vidéo des Bidouille Prod’ (que je découvrais, honte à moi, alors que l’une de ces deux géniales bidouilleuses n’est autre autre que Clémence la Prêtresse de Dlul dans le Naheul)…
…puis d’une intro au concert « Naheulband: Back to the Dungeon », où Zangdar chargeait Reevax de s’occuper de la programmation à la taverne du Donjon pour renflouer les caisses… Reevax étant incarné sur scène par Dimitri ! (un ancien du groupe parti en Irlande depuis un bail, pour ceusses qui n’auraient pas suivi)
Et tout le concert axé sur cette mise en scène, c’était vraiment sympa… Avec des apparitions de Knarf aussi (mais pas en nain *gruf*)…
Il y a eu aussi le dieu poulet, suite aux invocations, ça rigole plus avec le Laridé…
Côté barbare, le look était aussi au rendez-vous!
Voilà, évidemment ça s’est terminé beaucoup trop vite, et après j’ai pu piquer une setlist sur le plateau et on a été voir si on pouvait pas papoter un peu avec le groupe et/ou avoir quelques dédicaces. Ghislain est parti d’un trait, Ladyfae est passée en coup de vent, et tout le reste de la troupe a dû se carapater par une porte dérobée, mais Tony l’Orc est quand même venu quelques minutes, joie! Bon, par contre, on était tous plus ou moins bien décalqués, et l’appel du dodo étant puissant, on n’a pas vraiment traîné.
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Après avoir repris quelques semblants de fraîcheur et de forces chez Cécilia (dont les cookies maison tout chauds sortis du four sont une vraie tuerie, et dont le fienfien est juste adorable), on est donc retournées au festi en (fin de) matinée, où on a retrouvé deux autres amis de Solly et tracé direct au « village Naheulbeuk », hélàs plutôt désert à ce moment-là. Ce qui ne nous a pas empêchées de nous extasier sur la Terre de Fangh en playmobil.
Du coup on est reparties faire un vrai tour du festi, et on a croisé Tony l’Orc et Marie Fontaine (qui a co-écrit le roman de Qantice, pour les ignares encore), avec qui on a pu papoter trois secondes avant qu’ils partent.
Au hasard des allées, on est tombées sur les géniallissimes membres de MagoYond, à qui on a avoué notre fanitude et aggripé voracement le CD (en n’ayant même pas l’idée de le faire dédicacer, tu parles de groupies…), et papoté deux minutes aussi.
Et puis on est reparties en quête de Naheul, et au passage j’ai attrapé la BD de The Unspeakable Vault (L’Appel de Chtulhoo, de François Launet) qui venait de sortir en avant-première à Geeko
De retour au village Naheul, cette fois on a eu plus de chances en trouvant PoC, Knarf et Ghislain attablés. On a eu quelques dédicaces, photos avec Poinpoin, papotis disparates… et puis l’heure tournait et on avait un train à prendre et du paquetage à trimballer, alors on a dû prendre congé.
Sur le chemin de la sortie on a quand même pris du nougat artisanal cro cro bon bien qu’il n’ait rien de geek, et zou, métro, escaliers, contorsions dans les portiques… Tout ça pour réaliser en arrivant à la gare que, euh, hum, en fait, on aurait eu une demie-heure facile pour profiter encore un peu de Geekopolis (d’où l’intérêt de *toujours* vérifier ses billets avant de se mettre en route pour une heure approximative et très arrondie au minimum sécuritaire)
Ensuite, on a retrouvé mes amis Angua et son poilu à Orléans pour papoter une petite heure – ce fut fort sympa mais bien trop court à mon goût, malgré mon état de fatigue avancé – et on a fini notre périple avec encore un changement à Vierzon, et les trois quarts d’heure de route après la dernière gare, pour enfin s’écrouler chez moi. Et papoter encore un bout ensemble jusqu’à ce que je ramène Solly à la gare pour son propre dernier périple…
Au final, j’ai surtout retenu qu’un combo de 2 festivals sur un même week-end, c’est vraiment une idée pas terrible, mieux vaut se concentrer sur un seul, c’est déjà assez trop court et trop riche comme ça… Mais quelle idée, aussi, d’organiser autant de trucs cools aux mêmes dates, hin?! Du coup – surtout avec la fatigue persistante et continue – j’ai l’impression de n’avoir vraiment profité de pas grand chose, et d’avoir un peu foiré une grande part des bons moments grapillés – justement trop grapillés. Mais d’un autre côté, c’était mieux que rien, et j’ai quand même ramené des souvenirs, matériels ou pas, qui valaient le coup…
Sans aucune limite de temps, ce défi a pour unique objectif de nous faire explorer le steampunk sous toutes ses formes et tous les angles!
Et avec son blog spécialement créé pour l’occasion, il est très facile de suivre les articles de tous les participants, trouver des idées, lire les autres avis, et ainsi continuer à en apprendre plus sur le steampunk…
Il existe trois défis différents, avec chacun 4 niveaux de difficulté ; pour ma part je commencerai par:
* Aéronaute – lecture de romans, nouvelles, essais… ~ au niveau « Amateur », c’est-à-dire 4 ouvrages
* Gentleman – lecture de BD, comics, romans graphiques… ~ au niveau « Novice », avec 2 ouvrages
* Savant fou – visionnage de films, séries TV… ~ au niveau « Novice », 2 vidéos
Et en bonne butineuse, et ça se pourrait bien que je remonte la barre à des niveaux plus expérimentés au fur et à mesure.
En tous cas, toutes mes chroniques dans le cadre de ce défi et mon avancement dans le challenge seront indiqués dans cet article par la suite, linké dans mes Défis Lectures.
25/09/11: Suite à une brillante invention de A.C. de Haenne, j’instaure moi aussi mon manomètre pour « mesurer » le niveau de « steampunkitude » des oeuvres que je vais chroniquer. Pour l’instant je reprend les même catégories d’archétypes que lui, qui m’ont l’air de bien me correspondre aussi:
– Technologie uchronique – Dirigeables – Automates – Goggles – Machines à vapeur – Savant fou – Ère victorienne/Belle Epoque – Métal riveté (mécanique) – Engrenages – Manomètre (cadrans de mesures) Célébrités d’époque
20/10/11: je remplace la dernière catégorie « Manomètre (cadrans de mesure) » qui me semble plutôt mineure et répète déjà les aspects mécaniques, par « Célébrités d’époque », pour les personnages littéraires, d’auteurs ou historiques que l’on croise parfois dans les univers steampunk. 27/04/12: je rajoute Belle Epoque à « Ere victorienne », pour à peu près un tiers, car même si ce n’est pas aussi typique et « estampillé » que le victorien, c’est aussi une ambiance très steampunk à mes yeux. La somme de ces « critères » me permettra ainsi d’attribuer un pourcentage de steampunkitude à chaque oeuvre chroniquée. Car le steampunk est avant tout un genre d’une nature dont on peut discuter indéfiniment, dont chacun a sa propre vision et sa propre sensibilité, et il y a d’infinies variations entre chaque oeuvre steampunk… * * * Mon avancement * * * ~ Aéronaute Amateur – 4 lectures de romans, nouvelles, essais… ~
=> Vango, 1 (Timothée de Fombelle) (sept. 11)–40% => Le joueur de cartes (Daniel Henocq) (sept. 11) –22% => Confessions d’un automate mangeur d’opium (Fabrice Colin & Mathieu Gaborit) (oct. 11)–75% => Les voies d’Anubis (Tim Powers) (juil. 12) –29% => Anno Dracula (Kim Newman) (jan. 13)–25%
=> Le Protectorat de l’Ombrelle, 1: Sans âme (Gail Carriger) (mai 13)–55%
Encore un bouquin dont j’ai énormément entendu parler et en bien, et que j’ai enfin fini par tâter de moi-même. Les couvertures et résumés m’attiraient déjà, mais j’hésitais sur l’aspect bit-lit et tout cet engouement massif… Si bien qu’en fait, ça se révèle une bien bonne surprise!
Miss Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui ne lui avait même pas été présenté ! Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau, compliqué, écossais et loup-garou – est envoyé par la reine Victoria pour démêler l’affaire. Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Mais que se trame-t-il réellement dans la bonne société londonienne ?
J’ai tout de suite accroché, à commencer par Alexia Tarabotti, vieille fille qui ne s’en laisse pas conter – et pourtant, il y a fort à faire, entre sa famille superficielle, les mondanités et les codes de la bonne société… Une société mêlée d’être surnaturels, ce qui ajoute des règles et des protocoles parfaitement étudiés. Tout ce que j’aime.
*
« Les créatures surnaturelles, qu’elles fussent des vampires, des loups-garous ou des fantômes, devaient leur existence à une surabondance d’âme, un excès qui refusait de mourir. La plupart savaient qu’il existait des êtres, telles mademoiselle Tarabotti, qui naissaient sans âme du tout. L’estimable Bureau du registre des non-naturels (le BUR), une division des services administratifs de Sa Majesté, appelait ses semblables des paranaturels. »
* * *
« Un vampire affamé avait deux solutions socialement acceptables à son problème: prendre quelques gorgées de sang à divers drones consentants appartenant à lui-même ou à sa ruche, ou payer des prostituées dans les docks. On était au XIX° siècle, après tout, et l’on n’attaquait tout simplement pas les gens sans être annoncé ou invité! Même les loups-garous, qui ne pouvaient se contrôler à la pleine lune, s’assuraient d’avoir assez de porte-clés pour les enfermer. » * * * « Les isolés étaient rares chez les suceurs de sang. Il fallait à un vampire beaucoup de force, psychologique, politique et surnaturelle, pour se séparer de sa ruche. Et une fois autonomes, les isolés avaient tendance à devenir un peu bizarres dans leur tête et à glisser vers le côté excentrique de l’acceptabilité sociale. » *
Dès les premières pages le ton est donné avec une collation auto-octroyée au calme de la bibliothèque lors d’une soirée mondaine navrante, grossièrement interrompue par un combat impliquant un vampire zozotant, une ombrelle solide, une épingle à cheveux, et une part de tarte à la mélasse.
J’ignore si c’est déjà aussi savoureux à l’original ou si l’excellente traduction de Sylvie Denis en rajoute une couche, mais c’est truffé d’humour et de distinction à toute épreuve, et c’est particulièrement agréable à lire.
L’ambiance victorienne teintée de steampunk est aussi magnifique, avec des rouages, de la vapeur, des savants fous, et cet ébullissement enthousiaste de la grande époque des découvertes techniques…
*
« Cette prairie à ciel ouvert située hors des sentiers battus était depuis peu utilisée par une compagnie de dirigeables. Elle possédait des machines à vapeur de type Giffart pourvues de propulseurs de Lôme. C’était la toute dernière mode en matière de voyage d’agrément. La crème de la bonne société en particulier avait adopté le royaume des airs avec enthousiasme. S’y promener avait presque éclipsé la chasse comme loisir favori de l’aristocratie. Les vaisseaux étaient splendides à voir et Alexia les aimait particulièrement. (…) [L’un des dirigeables] s’approcha de la prairie, puis, comme les deux jeunes femmes observaient la manoeuvre, coupa ses moteurs et abaissa son propulseur avant de descendre lentement pour atterrir. – Nous vivons vraiment à une époque remarquable, commenta Alexia, dont le regard étincelait. Ivy n’était pas aussi impressionnée. – Ce n’est pas naturel que l’homme se mette ainsi à vivre dans les cieux. Alexia émit un tss tss agacé. – Ivy, pourquoi dois-tu toujours te montrer aussi vieux jeu? Nous sommes à l’époque des inventions miraculeuses et des avancées extraordinaires de la science. Le fonctionnement de ces engins est tout à fait fascinant, en fait. Les calculs pour le décollage sont… Elle fut interrompue par une douce voix féminine. Ivy poussa un soupir de soulagement – tout était bon pour empêcher Alexia de se lancer dans ce charabia intellectuel emberlificoté. »
* * *
« Êtes-vous au courant? On fabrique des bijoux avec ce nouveau métal léger extraordinaire – de l’alu-mini-minimum, quelque chose comme ça. Il ne se ternit pas, comme l’argent. Bien entendu, il est très cher pour l’instant, et papa ne nous as pas autorisées à acheter quoi que ce soit. Elle fit la moue. Mademoiselle Tarabotti s’illumina. Ses journaux scientifiques s’étaient extasiés sur les nouvelles méthodes de production de ce métal, découvert quelque vingt ans auparavant. – Aluminium, dit-elle. J’ai lu des articles dessus dans plusieurs publications de la Royal Society. Il a donc enfin fait son apparition dans les magasins de Londres. C’est merveilleux! Vous savez, il n’est pas magnétique, ni éthérique, mais anticorrosif. – Il est quoi et quoi? »
*
Avec ça, tous les personnages sont bien taillés, avec leurs personnalités propres et bien identifiables, parmi une galerie haute en couleurs et qui peut rappeller les feuilletons victoriens par ses stéréotypes assumés.
Je dois dire que j’ai une affection toute particulière pour lord Akeldama et ses incessants surnoms sirupeux et ridicules (« ma jonquille adorée », « mon minuscule cornichon »…) qui m’ont rappelé Thursday Next avec grand plaisir Sans oublier son usage des italiques qu’on entend quand il parle, y compris par la voix intérieure de la lecture.
Bien sûr, il y a aussi tout le jeu haine-amour, ça reste de la bit-lit, et les passages « olé-olé » () peuvent devenir un peu saoûlants à force, mais heureusement l’auteure a su doser ça avec assez de modération pour éviter d’arriver à saturation et que les « occasionnelles » situations de ce genre restent appréciables. Et la confrontation de ces deux caractères forts est distrayante ^^
* « Mademoiselle Tarabotti continua de se diriger vers la porte. La peur lui serrait la gorge. Elle comprenait désormais ce que pouvaient ressentir de peites créatures couvertes de fourrure piégées dans l’antre d’un reptile. Elle s’arrêta lorsqu’elle trouva un obstacle sur son chemin. Lord Ambrose s’était déplacé avec la rapidité caractéristique des vampires. Il lui sourit d’un air méprisant, toujours aussi grand et d’une beauté troublante. Alexia découvrit qu’elle préférait de beaucoup le type de physique imposant de lord Maccon: rude et un peu débraillé sur les bords. – Ecartez-vous de mon chemin, monsieur! siffla mademoiselle Tarabotti en regrettant de ne pas avoir pris son ombrelle de cuivre. Pourquoi l’avait-elle laissée chez elle? Si cet homme avait besoin de quel chose, c’était d’un bon coup dans les parties. » * * * « Alexia se demanda comment il la voyait – comme un chat, peut-être? D’après son expérience, les chats n’avaient pas beaucoup d’âme. C’étaient en général de petites créatures prosaïques et pleines de sens pratique. Etre comparée à un chat lui convenait parfaitement. » * * * « Lord Maccon, en un mouvement plus rapide que ce que quiconque pouvait voir, apparut près de madame Loontwill, une main de fer autour de son poignet. « Je ne recommencerais pas, si j’étais vous, madame » dit-il. Sa voix était douce et basse et son expression neutre. Mais il ne faisait pas de doute que la colère qui flottait dans l’air était celle d’un prédateur: froide, impartiale et mortelle. Une colère qui voulait mordre et qui avait les dents pour le faire. C’était là un aspect de lord Maccon que personne n’avait jamais vu avant – pas même mademoiselle Tarabotti. » *
Bref, le tout fut encore bien plus appréciable que ce à quoi je m’attendais, et c’est un coup de coeur!
J’ai hâte de lire les autres tomes pour retrouver cette ambiance, ces personnages et ce style.
Allez, encore deux extraits parmi mes préférés :
*
« Le professeur Lyall se souvint des origines de son Alpha. Il était peut-être relativement vieux, mais il avait passé la plus grande partie de son existence dans une petite ville à peine civilisée des Highlands. Toute la bonne société londonienne considérait l’Ecosse comme un endroit barbare. Là-bas, les meutes faisaient peu de cas des raffinements des gens diurnes. Les loups-garous des Highlands avaient la réputation de faire des choses atroces et totalement injustifiées, comme porter des vestes d’intérieur à la table du dîner. Lyall frémit à cette idée délicieusement épouvantable. »
* * *
« – Oh, Floote, cessez de materner, s’il vous plaît. C’est tout à fait inconvenant de la part d’un homme de votre âge et de votre profession. Je ne serai sortie que quelques heures, et je serai en parfaite sécurité. Regardez. Elle indiqua le côté de la maison derrière Floote ; deux silhouettes sortirent de l’ombre avec une grâce surnaturelle pour venir se placer à quelques pas du fiacre d’Alexia, de toute évidence prêtes à le suivre. Floote ne parut pas rassuré. Il renifla de façon tout à fait non majordomesque et claqua avec fermeté la porte du fiacre. Etant des vampires, les gardes du BUR de mademoiselle Tarabotti n’avaient pas besoin de fiacre. Bien entendu, ils auraient sans doute préféré en emprunter un. Trotter derrère une véhicule public ne faisait pas vraiment partie de la maystique surnaturelle. Mais cela ne leur coûtait aucun effort physique. Aussi fut-ce exactement ce que mademoiselle Tarabotti les obligea à faire, en demandant au cocher d’avancer sans leur laisser le temps de trouver un moyen de transport. » *
– – – – – – Et donc, ça me fait un jalon de plus dans le Défi Steampunk :
– Technologie uchronique = 0/10 > justement rien d’uchronique, tout me paraît authentique et documenté, là-dessus – Dirigeables = 4/10 > d’assez loin certes, mais ils font partie intégrante du décor – Automates = 9/10 > oh que oui, oh que oui. – Goggles = 4/10 > non mais y’a les verribles – Machines à vapeur = 3/10 > un peu trop tôt pour le décor général, mais elles ne sont pas absentes malgré tout – Savant fou = 10/10 > oh voui, oh voui. – Ère victorienne/Belle Epoque = 10/10 > complètement – Métal riveté (mécanique) = 4/10 > ouais, on en voit quand même – Engrenages = 4/10 > idem – Célébrités d’époque = 3/10 > pas flagrant, hormis la jeune reine Victoria.
Ce qui nous fait donc 55% au steam-o-mètre, et ça correspond effectivement à mon ressenti: il y a des éléments, une touche de steampunk, mais ça pourrait l’être plus. (n’empêche! ^^)
Depuis La Tour des illusions aux Imaginales 2011, Anthelme Hauchecorne a su attirer et maintenir ma curiosité et mon intérêt: cet auteur a du potentiel, des idées qui me plaisent, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il sait vendre son bout de gras, avec une tchatche infatiguable et fort sympathique dont vous ne pourrez manquer de vous régaler si vous le croisez en festival ^^
Ayant eu la joie et l’honneur de me voir offrir son receuil de nouvelles, Baroque’n’roll (que je n’ai pas encore pris le temps de finir de lire, honte à moi), puis son nouveau roman, joli pavé déjà en gestation ou du moins en projet (je me souvenais du titre) la première fois que je l’avais rencontré, je me suis (cette fois) empressée d’en attaquer la lecture.
« Ce livre vous attendait. Il était écrit que vous feriez sa connaissance. Car peut-être êtes-vous, à votre insu, un(e) Éveillé(e). Auquel cas, vous êtes en grand danger. Les rues de cette ville ne sont pas sûres. Pour vous, moins que pour tout autre. Car les Streums rôdent, à l’affût d’une âme à briser. Je ne vous mentirai pas : vos options ne sont pas légion. Votre meilleure chance de survie git selon toute probabilité entre ces pages. Qui sont les Streums, demanderez-vous ? Pourquoi convoitent-ils les fragments du Requiem du Dehors? Quel avantage espèrent-ils retirer de cette partition funeste? Si vous ignorez les réponses à ces questions, vous vous trouvez alors face à un choix. Pour lequel il est de mon devoir de vous aiguiller. Souhaitez-vous rejoindre la Vigie, risquer votre vie et sans doute plus encore, dans une lutte désespérée pour déjouer les intrigues du Sidh ? …Ou bien demeurer parmi le troupeau des Dormeurs, à jamais ? Pareille aventure ne se présente qu’une fois. Sachez la saisir. » Enki, enquêteur et logicien de la Vigie
Eh ben je suis épatée. C’est très consistant, on ne le lâche pas facilement, et il y a une certaine forme d’aboutissement du talent…
Tout d’abord, cette répartition entre Dormeurs et Eveillés: ceux qui ont la Vue ou pas, qui voient par-delà les apparences du monde « normal », distinguent les auras de chacun, humains ou streums – ces créatures difformes, vicieuses, malsaines et encore mal connues, même de la Vigie, regroupement d’Eveillés organisés pour les contrer dans cette guerre occulte.
Le monde parallèle intriqué au monde réel, ceux qui le voient et ceux qui ne le voient pas: assez classique, me direz-vous, simple ingrédient du genre fantastique, ou même de fantasy urbaine. Les streums ou Daedalos, aussi, monstres-croquemitaines, âmes damnées, pompeurs de moral et incarnation du mal à travers les siècles (on notera au passage l’évocation du temps de la peste, sujet de prédilection de l’auteur (voir notamment son texte dans l’anthologie « Hommage à sir Terence ») et ça se sent, la passion est communicative): ils recouvrent tellement de choses pré-existantes qu’on pourrait juger le procédé facile.
Mais tout ça est complètement réapproprié, d’une manière très personnelle, et ça crée un univers riche et solidement construit.
J’aime beaucoup l’intégration de divers éléments de culture celtique, aussi – c’est le premier tome d’une trilogie appelée Le Sidh, et c’est pas pour rien – ; et l’aspect régionaliste qui se balade allégrement dans Lille et ses environs, allant jusqu’à glisser du patois lorrain dans la langue fleurie du Craqueuhle.
Ce dernier est justement un protagoniste assez ambigu, streum dans toute sa splendeur… Bon, je me suis douté dès le début de ses véritables motivations, mais il n’en reste pas moins un personnage haut en couleurs qui marque tout du long par sa présence doucereuse et étrange – un délice (si, si )
Et il y a des scènes de baston absolument superbes – et pas mal de tripaille et de trucs bien gore, y’a des fois où vaut mieux avoir le coeur bien accroché… Je ne suis pourtant pas spécialement adepte de ce genre de choses – quoique, je n’ai rien contre non plus, mais ce n’est pas ce que je recherche, quoi – mais c’est clairement une lecture qui fait exception à la règle: c’est beau!
Par ailleurs, j’ai trouvé difficile de s’attacher aux principaux personnages, alors qu’ils sont pourtant bien construits et dotés d’une psychologie travaillée – mais peut-être justement un peu trop, et j’ai l’impression qu’ils sont desservis par les accès de lyrisme et une certaine grandiloquence qui restent indéniablement la patte du style d’Anthelme… Ce qui a aussi son charme et donne pas mal de merveilles, mais parfois (assez souvent pour le relever, hélàs) c’est juste too much à mon goût.
Par exemple, je n’aime pas cette façon de s’adresser directement au lecteur, de l’interpeller et le prendre à parti pour l’intégrer à sa lecture (voir par exemple la 4° de couv’ plus haut) – j’ai jamais aimé ça, et je ne l’aime pas plus ici. Certains trouvent peut-être que ça rend plus vivant, moi je trouve juste que ça fait trop forcé, et qu’au lieu de rapprocher le lecteur, au contraire ça casse le lien intime qu’il se crée lui-même en mêlant son propre imaginaire, son identité et son ressenti à sa lecture.
Il y a aussi le Codex Metropolis, ouvrage de référence des Eveillés de la Vigie, qui réunit les conseils, témoignages et analyses de ses piliers. Une bonne manière de glisser plus d’infos utiles à mieux saisir le contexte et les implications en jeu, et de faire des interludes – mais là encore, les voix sont trop alpagueuses et forcées, et ces interruptions ont parfois le désagréable effet de couper l’élan et casser le rythme.
Car rythme il y a bien, entre les (més)aventures à train d’enfer, les transitions plus posées, et le tempo de ce Requiem du Dehors, le véritable ennemi et personnage principal de toute l’intrigue, une partition chimérique, maléfique, inconcevable, et dotée d’une vie propre…
Et l’ensemble est malgré tout une fresque superbe, de fantastique urbain glauque, merveilleux et réaliste – saupoudré, que ne l’ai-je précisé, d’un humour certain, de moult références et de réflexions sociales toujours aussi appréciables.
En un mot: ça vaut vraiment le détour.
Et moi j’attend la suite
* * * * « Camille traverse Euralille, le coeur inerte du quartier d’affaires, mégalithe moderne érigé entre les deux gares ferroviaires de la ville. Un ensemble de buildings dont la silhouette évoque quelque gigantesque Goliath pétrifié de béton et de verre, voguant sur une mer figée d’asphalte et de lumière, vaisseau conçu pour fendre les flots sinueux du temps, colosse impassible faisant cap vers l’inconnu. »
*
« Enfin, parce que les races de Daedalos sont innombrables, leurs faiblesses le sont tout autant. Ne soyez pas surprise. Il est entendu que certaines armes (popularisées par la littérature et le cinéma) se sont taillé une réputation d’efficacité contre les créatures surnaturelles: ail, argent, eau bénite, feu, soleil… Mais quelle chercheuse minable je ferais si j’en étais restée à de telles évidences? La cuirasse de nos adversaires comporte bien d’autres failles. Me croiriez-vous si j’affirmais que certains Daedalos souffrent d’une allergie mortelle au beurre de cacahuètes, ou à la pâte de spéculoos? D’une intolérance létale au patchouli, ou à la musique country? Ôtez vos oeillères et laissez vos préjugés aux vestiaires. Quoi que vous pensiez savoir de nos ennemis, vous n’avez fait qu’effleurer l’épiderme de la réalité. Chaussez vos gants en latex. A mes côtés, vous en explorerez les entrailles. »
*
« Quel danger une musique pourrait-elle présenter? murmure-t-elle. – L’art sauve. L’art tue. L’art est une porte sur d’autres mondes, rauque le Craqueuhle. L’art reste la seule magie à portée des Hommes. En cette matière, votre race compte des virtuoses que vous envient les autres peuples… »
*
« Toutes les connaissances des Onze Piliers résident entre ces lignes. Hé, bas les pattes! C’est l’édition originale. On touche avec les yeux! Il y a du sang et des larmes sur ces pages. Il y a des lectures qui vous changent à jamais, il paraît. Mais ce bouquin-là, il vous avale, il vous mâchouille et il fait des bulles avec votre cerveau. Le CODEX METROPOLIS n’est pas exactement un livre, mais plutôt un capharnaüm de papiers divers, variés et avariés ; une pagaille de textes raturés, liés les uns aux autres par un égal mépris de l’orthographe, de la grammaire et par plusieurs kilos de colle industrielle. Un monstre de Frankenstein littéraire, cousu et recousu, aux pages tranchantes et à l’encre qui vous poisse les doigts. Malheureusement, c’est encore la meilleure source d’informations pour qui espère survivre aux horreurs qui hantent les rues. » * * * *
Hier et aujourd’hui, il y a l’opération des 48h de la BD. Alors à défaut de pouvoir me déplacer chez un libraire indé à soutenir et dévaliser pour l’occasion, je me suis tournée vers la version numérique de l’évènement, parce que c’est une belle initiative qui part d’une bonne idée, et que c’est toujours cool de pouvoir faire des découvertes gratuitement.
J’ai donc lu en streaming le premier tome de Orbital, le seul dont le graphisme m’attirait autant que le résumé dans la sélection numérique.
Caleb et Mézoké forment un binôme exemplaire : c’est la première fois dans l’histoire de la galaxie que leurs peuples respectifs accèdent à cet honneur. Les Sandjarr, le peuple de Mézoké, s’étaient tenus à l’écart des instances politiques intermondiales jusqu’à ce que les guerres humano-sandjarr éclatent.Les humains avaient été écartés jusqu’à présent des plus hautes instances. Leur binôme revêt donc une importance symbolique. À peine sortis de leurs séances d’entraînement, les voilà embarqués pour leur première mission. Ils partent pour Senestam où un groupe de parias humains tentent d’exploiter illégalement une mine détenue par les Jävlodes.
Bon, c’est peut-être pas exceptionnel, mais c’est de la bonne SF, plutôt bien ficelé et j’aime vraiment le dessin.
J’aime bien cette optique diplomatique, dans un monde interplanétaire où l’espèce humaine est marginalisée, déchue de sa sacro-sainte vision égocentrique par la force des choses. On touche là à des notions très actuelles d’exclusion, de minorités ethniques, et tout ce qui va avec…
Et un peu d’écologie ne fait jamais de mal, par-dessus le marché.
Il y a un peu de baston quand même, mais la mission diplomatique rend les choses beaucoup plus intéressantes qu’un combat classique…
Et pour tout dire, j’ai bien envie de lire la suite pour savoir comment la situation va se décanter ^^
Le tracé des personnages, la diversité des espèces aliens, et les panoramas de cet univers futuriste spatial me séduisent grandement.
Et l’intrigue et intéressante, avec tous les enjeux politiques et sociaux, et assez bien construite, à mon avis – bien que ça soit un peu court pour vraiment en juger, sur un seul tome qui n’est que la première partie d’un ensemble.
En tous cas, ça s’est très bien lu, et si ce n’est pas la révélation du siècle, ce fut une petite découverte fort sympathique que je ne regrette pas