Merzhin, c’est un groupe-doudou, pour moi. Ils sont au premier plan de ma bande-son de base, ou jamais bien loin… Leur rock breton, western et cuivré me fait vibrer.
Ca doit faire à peu près dix ans qu’une copinaute me les avait fait découvrir (avec « Bandit », je me souviens ^^)
Au début c’était pour le punch, la bombarde, le dynamisme de l’inspiration breizh trad, l’humour de certaines chansons, l’intensité de toutes, les paroles, et cette voix qui me scotche.
Ensuite ils m’ont évadée toujours plus loin, se sont calmés parfois pour d’autres transes, ont changé d’ambiances tout en gardant le même esprit, et ne m’ont jamais lassée ni déçue.
Comme d’autres de mes artistes de prédilection, mon seul regret est de n’avoir pas pu les vivre en concert plus tôt et plus souvent, mais quand même j’avais fini par me prendre la bonne claque de les voir à l’oeuvre, en 2010 à Châteauroux et en 2012 à Guéret.
Là ils ressortent un nouvel album, j’étais sur des charbons ardents, j’espèrais très fort que je pourrais faire au moins une date de la tournée qui va avec… J’ai réservé illico pour le 29 mars à Limoges, et j’ai épluché le reste pour essayer de grappiller du rab… La date de Bordeaux tombait bien, c’était une occasion de plus d’y aller avec des coupines, alors voilà, j’avais ma date complémentaire, avant même celle de Limoges 
C’était aussi l’occasion de découvrir le Krakatoa, petite salle bordelaise assez réputée…
Et cette fois j’étais tout devant, pile de quoi m’en prendre plein la gueule !
L’entrée en scène commençait déjà bien, avec une courte mise sous pression, l’estampille de Merzhin en fond visuel, et la découverte d’une nouvelle chanson: Lignes d’horizons. Y’a du yeah-he-he-he, une certaine énergie pourtant assez posée, cette petite touche de rêve et d’aventure, de liberté à la road trip, qui leur correspond parfaitement. Belle entrée en matière, quoi.
Enchaîné avec Welcome Circus, à l’ambiance foraine comme son titre l’indique, l’occasion de ressortir les cuivres dans toute leur gloire, avec un peu de la gouaille qui va avec. C’est bien joué !
On repart en arrière avec L’étincelle, assez emblématique de cet album et période dans l’évolution de l’univers de Merzhin. En version un peu plus électrique si je me plante pas, et ça lui va bien…
Puis on retourne carrément aux classiques du premier album avec Betti, ma première fois en live je crois, dieu que c’est bon !
Et quand j’ai reconnu les premières notes de Conscience juste après, je ne me tenais plus

Ludo, roi de la bombarde aux pieds nus, dans toute sa gloire juste devant moi, la voix de Pierre en pleine puissance, tout le groupe à se déchaîner sur scène avec une vitalité communicative, avec des développements mélodiques de tous les côtés : la transe était là, et bien là, en total partage avec le public.
Et on réatterrit avec le calme tranquille des heures vagabondes, autre titre du nouvel album, avec des aiguilles et engrenages de montre (rowiiiii ! ! !), des sons de cloche…

Dans la foulée, Je suis l’homme était parfaitement amené pour recadrer encore plus avec l’univers et les graphismes du nouvel album.
On reprend ensuite un peu d’élan avec L’Éclaireur, qui est en duo avec Manu ex-Dolly sur l’album, que j’aime beaucoup mais en fait je crois que je préfère tout de Merzhin sans ajout de voix féminine tant celle de Pierre est unique – du coup seul sur scène c’est tout aussi bon, voire mieux, à mon goût.

Et alors la foulée qui se poursuit sur Poussières, l’une des plus belles western de Plus loin vers l’ouest, ça aussi c’est du grand moment de live… Et là encore, un solo de bombarde à tomber.
Commedia des ratés poursuit la puissance de la dose de nerfs ajoutés avec une jubilation délectable…
Le petit break qui a suivi a juste encore ajouté à l’ambiance électrique, avec la petite provoc’ flamboyante de Pierrot pour lancer Dans ma peau, bien dans la ligne et l’esprit de morceaux comme Cobaye ou Amarillo Slim, dans ce genre de personnages classe et salauds. Gnih.
La transe reprend ensuite dans les pas d’Après l’écho, tranquille et intense, avec la beauté des cuivres…


Et après tant d’émotion, un début d’accoustique plus intimiste avec Daddy, et la sauce remonte d’un coup avec… Las Vegas Parano ! Raaah lovely ! Ce morceau est juste une tuerie, surtout en live…
Et évidement, le retour aux sources ne peut pas passer sans Les nains de jardin, repris en choeur par un public principalement constitué de groupies en folie, toujours un grand moment – même si à mon humble avis c’est pas la plus représentative ni la meilleure de leurs chansons, mais elle reste très sympa et emblématique de leurs débuts.
Toujours chauds, ils sont ensuite revenus aux nouveaux titres avec Les indignés, bien énergique aussi…
Et ensuite, a pu’, même pas le temps pour un rappel, une retombée de la pression, une nouvelle transe mélodique… Nan, plus le temps, vraiment. « Game over, last exit », pour de bon.
Du coup la sortie a eu des relents de fringale et d’élan coupé court – autant pour nous que pour eux, on les sentait trépigner-, mais c’est pas grave, pour une première partie de Pigalle c’était déjà bien, et ils ont assuré grave, « rien que » ça c’était énorme, magnifique et génial !!!
Et j’aime bien comment ils gèrent leur temps de scène, toujours occupée, puisqu’ils s’éclipsent à tour de rôle pour aller souffler pendant que les autres tiennent le fil, assurant une continuité enivrante…
Et ça fait vraiment plaisir de voir la bombarde revenir autant – même si parfois on la distinguait très mal, mauvais point pour la salle… (qui au demeurant est très bien et semble avoir une programmation de dingue)
Et pendant qu’ils aidaient à ranger en vitesse pour le changement de set, j’ai pris mon p’tit courage à deux mains et j’ai demandé à récupérer une setlist, que Pierre m’a gentiment tendue 
On a ensuite gardé la place pour les deux copines qui allaient se ravitailler au bar, jusqu’à l’arrivée de Pigalle. La floppée d’instruments était chouette… surtout la fameuse vielle rose 

Et c’était bien sympa de les découvrir en vrai eux aussi, c’est pas rien !

Mais bon, vous allez peut-être crier à l’hérésie mais je suis quand même moins fan.
C’est un grand nom, une sacrée référence, un incontournable mythique, et toujours actuel, ça c’est clair.
Mais à part pour le petit bout de La patate et bien évidemment Dans la salle du bar-tabac de la rue des martyrs, j’étais plus trop « dedans », en fait.
Alors comme Solly commençait à lâcher contre une migraine carabinée, on a été souffler dans le hall.
Et là… j’ai vu Ludo en train de papoter avec deux fans. Poussée juste ce qu’il faut par Solly, j’ai osé aller demander une ‘tite dédicace…
Je me suis fait gentiment chambrer sur mon vil piquage de setlist, et bien sûr j’ai rien trouvé à bafouiller d’autre que « je vous adore » et ce genre de poncifs, mais c’est déjà ça.
Et plus tard, à la sortie du concert, on y est retournées parce que j’avais aperçu Pierre venu en renfort… Donc hop, même chose.
C’est la première fois que je pouvais les voir en off, les rencontrer en vrai en plus de les vivre en live… Alors maintenant que le premier ébahissement est passé, j’ose espérer échanger un peu plus à Limoges !

youpiii !